Considérons « l’hétérogénéité originelle » comme principe de fondation non négociable.
Dans ce sens, la nationalité des interprètes de WE INSIST nous importe peu.
La révélation de leur identité scénique se capture en temps de crise.
Par l’entrechoquement des phénomènes climatiques qu’ils mettent en oeuvre.
La genèse du projet WE INSIST se situe dans un point d’extrême tension.
Confronté aux manquements techniques lors d’une première collaboration à Madagascar, le trio se noue et pose la question d’une écriture modulable, poreuse à son environnement, ultra contextuelle.
A l’absence d’objet, WE INSIST propose l’incandescence du sujet.
Sujet qui brûle, se destitue et se dilue dans un climax permanent.
Une chimie électrifiante qui irradie, éblouie et devient surface de réflexion des corps.
Ce qui demeure, ce sont ces espaces d’égarement, cette hébétude au monde, à être.
Une virgule flottante, un bégaiement épileptique,
une machine de guerre déficiente qui persiste, détermine, INSISTE.
On observe deux temps performatifs.
Un premier pic, hystériquement gradué.
Un signal qui s’additionne pour se clore sur un cut brutal.
Un second champ, élaboré dans un silence résigné où seul les frottements et manipulations des micros contacts nous font échos.
La performance visible ce soir là, au Théâtre Dar Atafaka, impressionne durablement notre rétine.
Une question nous hante, que peux bien raconter une génération promise à la catastrophe ?
| INPUT |
Playground
D’entrée de jeu, le trio nous toise.
La posture semble annoncer une prise de parole, une introduction à… mais le verbe ne viendra pas.
Une tête se révulse alors et plonge, heurtant les parois du théâtre.
Abrutie dans ses contours, impulsant la dérive des corps, tête décérébrée, tête butée qui percute benoîtement le sol.
Larve idiote secouée de spasmes, qui rampe et s’échoue.
Idiotie savante, car c’est en réalité la maîtrise du corps et sa perception aiguisée de l’espace qui permet cette apparente gesticulation.
Un mur de projecteurs est déplacé pour se retourner frontalement vers le public.
Le public, cette tribu de yeux invisible, s’éclaire enfin.
Sous ce crépitement lumineux , ce public, cette masse de corps devient forêt.
Sans tribune, sans objet, sans contours.
Notre sol murmure. Il suinte. Poser l’oreille sur ce sol, à l’affût des voix.
Se confondre au signal du monde. Bruit blanc/ Bruit sourd. Opposer le crissement radio à la parole énoncée.
Combien de cadavres entasser sous ce sol ?
Combien de sols piétinés, de fossiles, de sédiments pour parvenir à cette surface plane, lisse, sur laquelle s’érige notre superbe, notre verticalité triomphante ?*
WE INSIST témoigne d’un climat, qu’il draine et ponctionne de territoire en territoire.
WE INSIST fait circuler la rumeur, humeur du monde, dans ses câbles, ses artères souterraines, tel un passeur de flux.
« Je te PLUG, tu me PLUG »
Le dénuement matériel engendre une sur amplification des matériaux en présence.
Le peu devient le tout ( car du peu il y a beaucoup ) .
Refusant les présupposés que peut véhiculer la matière , ces intentions morales et psychologiques, l’écriture chorégraphique s’élabore dans un rapport actif aux choses : domestication , consentement, matière muette, inerte.
C’est dans l’observation du phénomène et de sa transformation que se construit l’événement performatif.
Cette spécificité s’approche du principe de musique concrète. Pour composer il faut entendre, et entendre encore.
Pour danser, chorégraphier, il faut éprouver, tomber dans son poids et faire le deuil d’une flexibilité absolu, d’une virtuosité.
Jauger de ses limites. S’acclimater aux rebut, à la langue obtus de la matière, qui devient , qui est, fondamentalement, insurrectionnelle.
| OUTPUT |
(état de petite vocifération)
Que contient et qui maintient le feu de ce rituel électrique? D’où provient cette matrice infernale?
La table de mixage qui relie les 2 micros contacts peut être perçue à la fois comme une source, qui vient insuffler la vie, coordonner le signal, mais aussi comme l’interface qui divise et sépare.
Peut être est ce le corps du danseur qui foudroie la machine?
La plus imperceptible des émissions sonores, la plus insignifiante, contenue dans un silence, peut se révéler un vacarme assourdissant. Amplifiée à l’infini, elle devient une rumeur fracassante. Une onde persistante. Un acouphène lancinant qu’on ne peux plus ignorer.
Pour toutes ces voix sans tribune, tendons les câbles, émettons.
Emettons une hypothèse.
| UNPLUGGED |
(la base des données à été réactivée)
Lutter en rampant / Scander des manifestes inaudibles / Eriger des principes manchots.
Comment figurer dès lors que notre héritage esthétique érige la déconstruction comme seul vocabulaire contemporain possible ?
De cette stratification, quels seront nos fossiles ?
L’ultime figure, qui clôt la performance de WE INSIST, émerge de ce gonflement de matière, qui boursoufle au seuil du figuré, au pied du mur de l’histoire, de l’énonciation.
La fission des corps dessine les contours d’une image, un spectre surgissant.
Mais ce n’est qu’une image, sa chair est vide, elle s’évapore furtivement.
C’est un symbole arbitraire, un vase communiquant qui illustre toute les formes de domination possible.
Une convention théâtrale, un totem de sens, qui ne doit son relief qu’aux multiples accidents qui l’ont précédés.
Oui, nous avons nos mythologies.
Elles se gravent brutalement dans notre Disque Dur Mondial.
La persistance rétinienne, l’exosquelette du fait, la fulgurance par laquelle nous percevons aujourd’hui le contenu historique, ce vertige, nous le contournons, par une force d’inertie.
From insistence and consistence to resistance and existence. *
*André LEPECKI
*Citation du philosophe Boyan Manchev, What do you insist for ?, texte critique à propos du collectif WE INSIST.
WE INSIST détourne son micro et vocifère en silence. / Persiste un delay. Une rumeur / humeur du monde. / Un écho d’impureté.
Texte : Myriam Pruvot.
Ce texte constitue à la fois un regard personnel mais il s’est également nourris de l’ensemble des échanges et réflexions glanés au cours de l’entretien radiophonique.
WE INSIST_ FINAL CUT SOUND.mp3
Entretien réalisé avec We insist (Jassem Hindi, Mia Habib, Rani Nair et Ingeborg S. Olerud), avec la participation de Myriam Pruvot, la Revue Radiophonique A Bout de Souffle, Héléna Inverno et Véronica Castro
We insist, signal sur bruit
Considérons « l’hétérogénéité originelle » comme principe de fondation non négociable.
Dans ce sens, la nationalité des interprètes de WE INSIST nous importe peu.
La révélation de leur identité scénique se capture en temps de crise.
Par l’entrechoquement des phénomènes climatiques qu’ils mettent en oeuvre.
La genèse du projet WE INSIST se situe dans un point d’extrême tension.
Confronté aux manquements techniques lors d’une première collaboration à Madagascar, le trio se noue et pose la question d’une écriture modulable, poreuse à son environnement, ultra contextuelle.
A l’absence d’objet, WE INSIST propose l’incandescence du sujet.
Sujet qui brûle, se destitue et se dilue dans un climax permanent.
Une chimie électrifiante qui irradie, éblouie et devient surface de réflexion des corps.
Ce qui demeure, ce sont ces espaces d’égarement, cette hébétude au monde, à être.
Une virgule flottante, un bégaiement épileptique,
une machine de guerre déficiente qui persiste, détermine, INSISTE.
On observe deux temps performatifs.
Un premier pic, hystériquement gradué.
Un signal qui s’additionne pour se clore sur un cut brutal.
Un second champ, élaboré dans un silence résigné où seul les frottements et manipulations des micros contacts nous font échos.
La performance visible ce soir là, au Théâtre Dar Atafaka, impressionne durablement notre rétine.
Une question nous hante, que peux bien raconter une génération promise à la catastrophe ?
| INPUT |
Playground
D’entrée de jeu, le trio nous toise.
La posture semble annoncer une prise de parole, une introduction à… mais le verbe ne viendra pas.
Une tête se révulse alors et plonge, heurtant les parois du théâtre.
Abrutie dans ses contours, impulsant la dérive des corps, tête décérébrée, tête butée qui percute benoîtement le sol.
Larve idiote secouée de spasmes, qui rampe et s’échoue.
Idiotie savante, car c’est en réalité la maîtrise du corps et sa perception aiguisée de l’espace qui permet cette apparente gesticulation.
Un mur de projecteurs est déplacé pour se retourner frontalement vers le public.
Le public, cette tribu de yeux invisible, s’éclaire enfin.
Sous ce crépitement lumineux , ce public, cette masse de corps devient forêt.
Sans tribune, sans objet, sans contours.
Notre sol murmure. Il suinte. Poser l’oreille sur ce sol, à l’affût des voix.
Se confondre au signal du monde. Bruit blanc/ Bruit sourd. Opposer le crissement radio à la parole énoncée.
Combien de cadavres entasser sous ce sol ?
Combien de sols piétinés, de fossiles, de sédiments pour parvenir à cette surface plane, lisse, sur laquelle s’érige notre superbe, notre verticalité triomphante ?*
WE INSIST témoigne d’un climat, qu’il draine et ponctionne de territoire en territoire.
WE INSIST fait circuler la rumeur, humeur du monde, dans ses câbles, ses artères souterraines, tel un passeur de flux.
« Je te PLUG, tu me PLUG »
Le dénuement matériel engendre une sur amplification des matériaux en présence.
Le peu devient le tout ( car du peu il y a beaucoup ) .
Refusant les présupposés que peut véhiculer la matière , ces intentions morales et psychologiques, l’écriture chorégraphique s’élabore dans un rapport actif aux choses : domestication , consentement, matière muette, inerte.
C’est dans l’observation du phénomène et de sa transformation que se construit l’événement performatif.
Cette spécificité s’approche du principe de musique concrète. Pour composer il faut entendre, et entendre encore.
Pour danser, chorégraphier, il faut éprouver, tomber dans son poids et faire le deuil d’une flexibilité absolu, d’une virtuosité.
Jauger de ses limites. S’acclimater aux rebut, à la langue obtus de la matière, qui devient , qui est, fondamentalement, insurrectionnelle.
| OUTPUT |
(état de petite vocifération)
Que contient et qui maintient le feu de ce rituel électrique? D’où provient cette matrice infernale?
La table de mixage qui relie les 2 micros contacts peut être perçue à la fois comme une source, qui vient insuffler la vie, coordonner le signal, mais aussi comme l’interface qui divise et sépare.
Peut être est ce le corps du danseur qui foudroie la machine?
La plus imperceptible des émissions sonores, la plus insignifiante, contenue dans un silence, peut se révéler un vacarme assourdissant. Amplifiée à l’infini, elle devient une rumeur fracassante. Une onde persistante. Un acouphène lancinant qu’on ne peux plus ignorer.
Pour toutes ces voix sans tribune, tendons les câbles, émettons.
Emettons une hypothèse.
| UNPLUGGED |
(la base des données à été réactivée)
Lutter en rampant / Scander des manifestes inaudibles / Eriger des principes manchots.
Comment figurer dès lors que notre héritage esthétique érige la déconstruction comme seul vocabulaire contemporain possible ?
De cette stratification, quels seront nos fossiles ?
L’ultime figure, qui clôt la performance de WE INSIST, émerge de ce gonflement de matière, qui boursoufle au seuil du figuré, au pied du mur de l’histoire, de l’énonciation.
La fission des corps dessine les contours d’une image, un spectre surgissant.
Mais ce n’est qu’une image, sa chair est vide, elle s’évapore furtivement.
C’est un symbole arbitraire, un vase communiquant qui illustre toute les formes de domination possible.
Une convention théâtrale, un totem de sens, qui ne doit son relief qu’aux multiples accidents qui l’ont précédés.
Oui, nous avons nos mythologies.
Elles se gravent brutalement dans notre Disque Dur Mondial.
La persistance rétinienne, l’exosquelette du fait, la fulgurance par laquelle nous percevons aujourd’hui le contenu historique, ce vertige, nous le contournons, par une force d’inertie.
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WE INSIST détourne son micro et vocifère en silence. / Persiste un delay. Une rumeur / humeur du monde. / Un écho d’impureté.
Texte : Myriam Pruvot.
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