Photographies de Nathalie Blanchard / Texte de Federico Ferrari
Nous vivons dans un manque de réel. C’est ce qu’on nous répète tous les jours. Et c’est peut être vrai.
Mais, en même temps, nous sommes plongés tout le temps dans un excès de réel, dans un réalisme étouffant.
Les yeux d’A et le regard d’Orphée
par Federico Ferrari
Les yeux d'A, ouverts sur nous. Ils nous regardent, même si le regard ne nous est pas adressé. Pour qui est ce regard ? Pour une caméra, pour une machine qui ne la regarde pas puisqu'elle n'a pas de regard. C'est le regard adressé à personne, abandonné à une technique, à un support qui est en même temps un art de la mémoire, comme tout art l'a toujours été. L'art est cette gravure du regard sur la peau du monde, sur la matière de ce monde.