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Mirage comme errata

Will Alexander
Traduit de l’anglais (USA) par Frédéric Neyrat
Texte originalement publié sur The Brooklyn Rail, Avril 2020

La projection cognitive enflamme le double par incertitude, par équation indéchiffrable. Le plan indigène reste dans son état respiratoire, fantôme vibratoire accéléré, corrompu jusqu’au point de basculement ésotérique par un esprit altéré, enfiévré par une linéarité compulsive qui s’attarde en verbatim. Cette compulsion crée une fascinante statique qui alimente dans son sillage une empreinte pulsée traînant dans les masses via l’aride. L’empreinte d’impulsion collective engendre des points de pensée ésotériques qui durcissent en mesure linéaire selon de visibles données compulsives, usurpation inhérente à ce que j’entends par calcul impérial.

D’un point de vue hyper critique, il pourrait sembler que j’invoque des normes indigènes douteuses, bourrées au méta-discernement, en cherchant toujours à condenser le non-vérifié. Peut-être que je détecte des plans partiellement non-vérifiés dans les limites du bûcher du colonisateur. Ce dernier est une construction qui fait surface en fonctionnement critique grossier. Peut-être que je suis assailli à un degré déconcertant par des sommes de critique violente. C’est pourquoi je suis consumé par le fait qu’un continuum humain affaibli transmet constamment son acidité brutale comme un mirage. Ce dernier persiste avec un empressement tel que demeure une cinétique suspecte quant à l’avenir au long cours de notre incessante entreprise.

Il semble que nous soyons toujours fixés sur l’esprit de perturbation, enclins que nous sommes à la néo-réplication. Je ne peux excuser cet esprit qu’en le voyant comme pratique du tir à l’arc débilitant qui semble se concentrer sur le résultat granulaire endommagé. Pour mieux dire, cet exercice reste du tir à l’arc griffonné qui n’engendre qu’une cinétique défectueuse. Cette dernière préoccupation demeure une expérience qui reste souillée et s’aligne sur les diktats d’un bulletin délimité. Un bulletin qui n’est pas sans rappeler une courbure déformée, alambiquée par une thèse à pourcentage brut.

Le mental commun donné maintenant cherche à s’aligner avec un ensemble d’exo-planètes à des endroits bizarres, situées à des années-lumière. Une réalité telle que Saturne existe maintenant au sein d’étranges dépenses de recherche en quête de ressources, afin de voler dans son exotisme en cloche. Jamais je ne diffamerai les objets exotiques, mais je solliciterai seulement leur champ par l’illumination intrinsèque de la vapeur imaginaire.
 

Le pouvoir imaginaire enflamme l’esprit au-delà du zézaiement de l’argument quotidien. Ainsi abondent les équations poétiques et l’alchimie se déploie sans échelle cartographique inclinée. Le dénouement alchimique prend feu au-delà de sa propre essence auxiliaire, comme l’éruption d’un code sonore, dense, avec une disposition spectaculaire des ondes. Pas de simplicité transactionnelle mais une préoccupation pour les octaves au-dessus des octaves condensées comme un puissant geste d’animation. Ceci n’étant pas comme le charisme de l’infinitude sans l’esprit conscient toujours sujet à proie et querelle. Cette infinitude est ce que le défunt cosmologiste Allan Sandage a un jour qualifié de poésie bio-géologique.

Tout naturellement, je suis aimanté par les recherches numériques de R. A. Schwaller de Lubicz, car il comprenait la dynamique des nombres invisibles : la puissance électrique psychique de l’Égypte engendrée par un méta-mouvement complexe. Cette conduction reste partiellement similaire aux entiers auditifs qui forment les soniques architecturales de Iannis Xenakis. Sa sonorité fait sentir une interaction cognitive supérieure, un résumé de forums numériques fantastiques où ils brûlent et tourbillonnent, laissant l’esprit dans la crainte de sa fabuleuse dispensation cognitive. Les notes de Cecil Taylor semblent pourtant émaner d’une toute autre dimension, plus proche des motifs hexagonaux du pôle nord de Saturne. Ces motifs restent curieusement allumés, comme une structure spontanée sans structure cognitive délimitée, un peu comme un feu qui se consume par l’intermédiaire de l’insondable. Une échelle de réalité simplement s’ouvre par l’entrée en un plan où spontanément s’engendre une cinétique transhumaine.
 
Sentir la puissance de la germination telle que dictée par Taylor nous laisse sans échelle d’origine. La révélation s’estompe comme éveil préhumain, de sorte qu’elle s’éblouit sans forme au-delà de la formation statique, des formes qui s’infiltrent dans l’échelle intérieure. Cette échelle n’est pas aussi simple que celle des commotions physiques, mais elle donne un aperçu de la chimie auditive, avec des phénomènes numériques occultés. On pourrait qualifier cette activation supérieure d’énergie ouvrant une brèche dans la mort réelle du corps, la transgressant. Ceci étant certainement un état sans le cercueil des nombres, sans carrés et angles cognitifs puisant dans l’élégance vibratoire africaine. Rien d’autre que l’entrée dans la méta-échelle, un peu comme le Soleil qui fait l’expérience de sa grammaire en entrant dans l’héliopause. Cette dernière reste en proie aux arcanes de la conduction, énigme qui se magnifie et échappe à son autosurveillance. Ainsi, ce lieu transmuté dégage une combustion via une autre échelle de visibilité au-delà de l’énergie de l’espace lui-même et révèle un état qui n’est plus endémique, avec des mirages comme errata.

/////////// Autre document

Météore Inclément

Rendre le monde alien pour faire en sorte que la Terre révèle toute sa dimension étrangère réprimée : dans la poésie d’Alexander, l’image ne réunifie pas, mais acère l’aventure du passage. Passage freiné à mort, obstrué par la « surveillance d’État » et « l’engloutissement des Fédérations alien ».