il est quinze heures du matin, c’est un théâtre
cela pourrait s’appeler de noms beaux comme l’aurore
cela pourrait s’appeler Alep
il y a des images de liesse, filmées par la télévision officielle syrienne
des armes pour la joie, des langues pour la haine
des photographies géantes de Bachar Al-Assad
il y a des sapins scintillants, des messes dites
il y a des corps à terre, parfois ce ne sont même plus des corps
des gens qui fuient, après la faim, les bombes, qui ne savent où fuir, comment, et si, comment après les tracts largués durant des semaines par l’aviation syrienne et russe : « Vous savez que tout le monde vous a abandonnés. Ils vous ont laissés seuls face à votre destin et personne ne vous aidera. »
il y a des enfants qui ne pleurent même plus
cela s’appelle Alep, c’est le nom des pertes, le nom d’un monde à sa perte qui, de longue date, se reproduit
un des noms des pertes, un nom de siècles, de millénaires, de faits, de preuves, de discours, de pièces qui mentent
ce n’est pas la fin d’un monde, ça a de loin commencé, Alep, un des noms des hommes à bout, cela s’appelera toujours Alep, de dessous les décombres d’échanges millénaires, de décisions pourrissant
il y a le courage, la ténacité
cela s’appelle Alep
le nom de notre indifférence, de nos feintes, de notre lâcheté, un peu de riz, de l’eau dans des bidons, des enfants qui ont faim, des blessés sur des charrettes tirées à bras d’hommes ou par des ânes, la peur des ânes à Alep, des morts déchiquetés dans la poussière, un nom à fragmentation comme une bombe désormais dans nos têtes, ployées
tic-tac, tic-tac
je ne veux pas quitter Alep, je ne veux pas, je ne veux pas
cela pourrait s’appeler d’un autre nom
cela ne s’appelle pas toujours Alep, toujours, toujours
je dois quitter Alep, rapailler mes mémoires, quitter Alep, cela s’appelle Sanaa, ou d’un autre nom, Alep, ce n’est pas qu’un nom, happés, des enfants dans la guerre
&
à creuser je recueille des monstres
_s’agite la barque flanche_et je me souviens que c’est en 1816 que sombra la frégate Méduse et tous les barbares ne sont pas vêtus de peaux de bêtes
&
il y a des mots, pléthore de mots, des flots, flux de mots, et des indignations
et puis les fêtes
les mots du pire
le pire déjà digéré, il y a des chiffres, des morts qui sont des chiffres, des morts qu’on ne compte plus, cela s’appelle Alep, et c’est le nom du temps compté, et c’est le nom d’aujourd’hui, des atermoiements
des mots à chair de poule, des mots de corps intacts, de chairs douces, entières, des mots à sonne-creux, à langue rongée, indignée, des mots d’antienne, des mots d’entre les dents, caisses vides, quand le sang coule des bouches à Alep, coule dans la tête, tête qui tombe, pan, t’es mort
il est quinze heure et c’est le temps des fêtes, on n’y croit pas, on croit qu’on n’y croit plus, on est nombreux, on frémit, on n’a rien vu à Hiroshima, et meilleurs vœux
et à portée de mains, toujours, les anxiolitiques
&
je recueille des monstres
_je me souviens de Kaled al-Assad directeur des Antiquités syriennes décapité par l’état islamique à Palmyre à 82 ans_et en la fin d’un glacial décembre_extrême notre contemporain_ il n’y a pas d’âge pour mourir n’est-ce pas Ossip_Mandelstam en fièvre qui reconnut la couleur de la barque de Charon et peut-être en ses lèvres pensa et dit les mots de Villon pour Villon
&
cela pourrait s’appeler l’histoire, de longue date, cela pourrait s’appeler l’espoir, meilleurs vœux, le temps passe, on s’offre des souhaits, le temps passe, des souhaits pas des faits, la vie passe, déjà des morts, des blessés, un attentat à Istambul, un attentat à Mossoul, à Mogadiscio, bonne année, bonne année
on regarde les images intenables, on tient
on les revoit, hallucinantes, la vie continue, il faut bien
on entend, on sait, on regarde à nouveau les images, déchirantes, parfois même on se documente
on pense à autre chose
il neige sur Alep
cela pourrait s’appeler la vie
ne me laisse-pas tomber
ne me laisse pas tomber avec mon sang qui de toi coule
avec ton sang en lettres de haine
avec les images intenables, hallucinantes
il pleut sur Alep, des bombes barils et des regrets, on aurait dû, aurait fallu
on a des mots pansements et des anxiolitiques et on mâche, suce, radote
cela s’appelle la mort
&
tout se fit ombre et aquarium ardent
_je me souviens de Géricault d’ahan à la morgue_observer les chairs des cadavres la rigidité jusqu’à la décomposition_pour peindre inventer la suite
&
cela s’appelle la mort
et c’est irrémédiable
à partir de là
ne me laisse pas tomber, ne me laisse pas, Alep
Alep, le nom de la panique de l’homme à penser à autre chose, autre chose, délirer bouche tordue, autre chose, avant le prochain interrogatoire
ne me laisse pas tomber, ne me laisse pas
à partir de là
un nouveau mode d’articulation
tic-tac, tic-tac
une autre fin du monde possible
cela s’appelle libération d’Alep ou tombe
il y a des mots
il y aura des routes, il y aura des trains
je n’ai rien vu à hiroshima
cela s’appelle Alep, cela n’appelle pas les mots
rejette les mots, les couronnes de mots écrits avec grâce
les mots fascinants dans des bouches fascinantes, Alep crache nos mots avec son sang, il n’y a plus de rêves
parfois à la rescousse, à certaines heures du désespoir, Alep appelle encore l’amour, parfois appelle à la rescousse, appelle ses anges intérieurs
ne me laisse pas tomber, en finir, tomber ne me laisse pas, pas tomber, tomber
il y a des mots, il y aura des trains
laisse-moi, laisse-moi tombe
tombe Alep, à chacun de nos mots, chacun de nos mots creuse la tombe d’Alep
tombe Alep, Alep qui tombe, grain de rage dans nos gorges, de honte, la mort par nous
tombe Alep, la tombe de nos derniers espoirs, y aura-t-il retours d’espoir
tombe Alep, tombe, le nom d’un sacrifice, d’anathèmes, d’épidémies
laisse moi, laisse-moi tomber, laisse-moi tomber
laisse-moi tomber, laisse-moi
commencer
Claude Favre
///////////////// Autres Documents
Caravane
par Claude Favre
Interventions des forces de l’ordre. Caravanes chavirées, à la va-vite, la haine par la peur. Vêtements dans la boue.
La parenthèse de notre époque
par Justin Delareux
L’effondrement comme le mot c’est ce qu’il reste. Il aimerait se détacher de l’actualité un peu, il veut se détacher de ce qui le sépare de lui même. Plus les jours passent plus les jours s’entassent. Il dit qu’il n’est pas actuel. Rien ne passe en définitive.
Ossama Mohammed, « Eau Argentée », Intervention radiophonique
Une intervention radiophonique d’Ossama Mohammed à propos du film Eau argentée, Syrie autoportrait, un film d’Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan & Mille et un Syriens
Quinze heures du matin
il est quinze heures du matin, c’est un théâtre
cela pourrait s’appeler de noms beaux comme l’aurore
cela pourrait s’appeler Alep
il y a des images de liesse, filmées par la télévision officielle syrienne
des armes pour la joie, des langues pour la haine
des photographies géantes de Bachar Al-Assad
il y a des sapins scintillants, des messes dites
il y a des corps à terre, parfois ce ne sont même plus des corps
des gens qui fuient, après la faim, les bombes, qui ne savent où fuir, comment, et si, comment après les tracts largués durant des semaines par l’aviation syrienne et russe : « Vous savez que tout le monde vous a abandonnés. Ils vous ont laissés seuls face à votre destin et personne ne vous aidera. »
il y a des enfants qui ne pleurent même plus
cela s’appelle Alep, c’est le nom des pertes, le nom d’un monde à sa perte qui, de longue date, se reproduit
un des noms des pertes, un nom de siècles, de millénaires, de faits, de preuves, de discours, de pièces qui mentent
ce n’est pas la fin d’un monde, ça a de loin commencé, Alep, un des noms des hommes à bout, cela s’appelera toujours Alep, de dessous les décombres d’échanges millénaires, de décisions pourrissant
il y a le courage, la ténacité
cela s’appelle Alep
le nom de notre indifférence, de nos feintes, de notre lâcheté, un peu de riz, de l’eau dans des bidons, des enfants qui ont faim, des blessés sur des charrettes tirées à bras d’hommes ou par des ânes, la peur des ânes à Alep, des morts déchiquetés dans la poussière, un nom à fragmentation comme une bombe désormais dans nos têtes, ployées
tic-tac, tic-tac
je ne veux pas quitter Alep, je ne veux pas, je ne veux pas
cela pourrait s’appeler d’un autre nom
cela ne s’appelle pas toujours Alep, toujours, toujours
je dois quitter Alep, rapailler mes mémoires, quitter Alep, cela s’appelle Sanaa, ou d’un autre nom, Alep, ce n’est pas qu’un nom, happés, des enfants dans la guerre
&
à creuser je recueille des monstres
_s’agite la barque flanche_et je me souviens que c’est en 1816 que sombra la frégate Méduse et tous les barbares ne sont pas vêtus de peaux de bêtes
&
il y a des mots, pléthore de mots, des flots, flux de mots, et des indignations
et puis les fêtes
les mots du pire
le pire déjà digéré, il y a des chiffres, des morts qui sont des chiffres, des morts qu’on ne compte plus, cela s’appelle Alep, et c’est le nom du temps compté, et c’est le nom d’aujourd’hui, des atermoiements
des mots à chair de poule, des mots de corps intacts, de chairs douces, entières, des mots à sonne-creux, à langue rongée, indignée, des mots d’antienne, des mots d’entre les dents, caisses vides, quand le sang coule des bouches à Alep, coule dans la tête, tête qui tombe, pan, t’es mort
il est quinze heure et c’est le temps des fêtes, on n’y croit pas, on croit qu’on n’y croit plus, on est nombreux, on frémit, on n’a rien vu à Hiroshima, et meilleurs vœux
et à portée de mains, toujours, les anxiolitiques
&
je recueille des monstres
_je me souviens de Kaled al-Assad directeur des Antiquités syriennes décapité par l’état islamique à Palmyre à 82 ans_et en la fin d’un glacial décembre_extrême notre contemporain_ il n’y a pas d’âge pour mourir n’est-ce pas Ossip_Mandelstam en fièvre qui reconnut la couleur de la barque de Charon et peut-être en ses lèvres pensa et dit les mots de Villon pour Villon
&
cela pourrait s’appeler l’histoire, de longue date, cela pourrait s’appeler l’espoir, meilleurs vœux, le temps passe, on s’offre des souhaits, le temps passe, des souhaits pas des faits, la vie passe, déjà des morts, des blessés, un attentat à Istambul, un attentat à Mossoul, à Mogadiscio, bonne année, bonne année
on regarde les images intenables, on tient
on les revoit, hallucinantes, la vie continue, il faut bien
on entend, on sait, on regarde à nouveau les images, déchirantes, parfois même on se documente
on pense à autre chose
il neige sur Alep
cela pourrait s’appeler la vie
ne me laisse-pas tomber
ne me laisse pas tomber avec mon sang qui de toi coule
avec ton sang en lettres de haine
avec les images intenables, hallucinantes
il pleut sur Alep, des bombes barils et des regrets, on aurait dû, aurait fallu
on a des mots pansements et des anxiolitiques et on mâche, suce, radote
cela s’appelle la mort
&
tout se fit ombre et aquarium ardent
_je me souviens de Géricault d’ahan à la morgue_observer les chairs des cadavres la rigidité jusqu’à la décomposition_pour peindre inventer la suite
&
cela s’appelle la mort
et c’est irrémédiable
à partir de là
ne me laisse pas tomber, ne me laisse pas, Alep
Alep, le nom de la panique de l’homme à penser à autre chose, autre chose, délirer bouche tordue, autre chose, avant le prochain interrogatoire
ne me laisse pas tomber, ne me laisse pas
à partir de là
un nouveau mode d’articulation
tic-tac, tic-tac
une autre fin du monde possible
cela s’appelle libération d’Alep ou tombe
il y a des mots
il y aura des routes, il y aura des trains
je n’ai rien vu à hiroshima
cela s’appelle Alep, cela n’appelle pas les mots
rejette les mots, les couronnes de mots écrits avec grâce
les mots fascinants dans des bouches fascinantes, Alep crache nos mots avec son sang, il n’y a plus de rêves
parfois à la rescousse, à certaines heures du désespoir, Alep appelle encore l’amour, parfois appelle à la rescousse, appelle ses anges intérieurs
ne me laisse pas tomber, en finir, tomber ne me laisse pas, pas tomber, tomber
il y a des mots, il y aura des trains
laisse-moi, laisse-moi tombe
tombe Alep, à chacun de nos mots, chacun de nos mots creuse la tombe d’Alep
tombe Alep, Alep qui tombe, grain de rage dans nos gorges, de honte, la mort par nous
tombe Alep, la tombe de nos derniers espoirs, y aura-t-il retours d’espoir
tombe Alep, tombe, le nom d’un sacrifice, d’anathèmes, d’épidémies
laisse moi, laisse-moi tomber, laisse-moi tomber
laisse-moi tomber, laisse-moi
commencer
Claude Favre
///////////////// Autres Documents
Caravane
Interventions des forces de l’ordre. Caravanes chavirées, à la va-vite, la haine par la peur. Vêtements dans la boue.
La parenthèse de notre époque
L’effondrement comme le mot c’est ce qu’il reste. Il aimerait se détacher de l’actualité un peu, il veut se détacher de ce qui le sépare de lui même. Plus les jours passent plus les jours s’entassent. Il dit qu’il n’est pas actuel. Rien ne passe en définitive.
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INDEX
A
Maxime Actis - Emmanuel Adely - Norman Ajari - Philippe Aigrain - Conrad Aiken - Anne-Marie Albiach - Will Alexander - Mohamed Amer Meziane - Adil Amimi - Jean-Loup Amselle - Florence Andoka - Amandine André - Antonin Artaud - Bernard Aspe - Alexis Audren - Patrizia Atzei
B
Francis Bacon - Alain Badiou - Jean-Christophe Bailly - Aïcha M’Barek - Gil Bartholeyns - Bas Jan Ader - Fabiana Bartuccelli - Georges Bataille - Jean Baudrillard - Nacera Belaza - Mathieu Bellahsen - Mustapha Benfodil - Fethi Benslama - Tal Beit-Halachmi - Mehdi Belhaj Kacem - Véronique Bergen - Augustin Berque - Jérôme Bertin - Elizabeth Bishop - Sean Bonney - Maurice Blanchot - Michel Blazy - Max Blecher - François Bon - Christophe Bonneuil - Erik Bordeleau - Hélène Bordes - Oscarine Bosquet - Dominique Boivin - Patrick Bouchain - Brassaï - Alain Brossat - Mathieu Brosseau - Judith Butler
C
Valérie Cabanes - Romain Candusso - Anna Carlier - Nicolas Carras - Jean-Philippe Cazier - Elisa Cecchinato - Boris Charmatz - Max Charvolen - Ronan Chéneau - Sonia Chiambretto - Pierre Chopinaud - Gilles Clément - Lambert Clet - Daniela Cerqui - Yves Citton - Emanuele Coccia - Benjamin Cohen - Danielle Collobert - Muriel Combes - Alain Condrieux - Mona Convert - Volmir Cordeiro - Sylvain Courtoux - Martin Crowley - Jean Paul Curnier
D
Abdelkader Damani - Eric Darsan - Jodi Dean - Justin Delareux - Raphaëlle Delaunay - Gilles Deleuze - Fabien Delisle - Christine Delphy - Philippe Descola - Vinciane Despret - Gérard Dessons - Hafiz Dhaou - Georges Didi-Huberman - Catherine Diverres - Daniel Dobbels - Elsa Dorlin - Christoph Draeger - Florent Draux - Olivier Dubois - Frédéric Dumont - Raphaël Dupin - Vincent Dupont - Marguerite Duras - Isabelle Duthoit
E
Fred L'Epée - eRikm - Jean-Michel Espitallier - Félix Boggio Ewanjé-Epée
F
Frantz Fanon - Eric Fassin - Héla Fatoumi - Claude Favre - Oliver Feltham - Denis Ferdinande - Thomas Ferrand - Federico Ferrari - Michel Foucault - Benjamin Fouché - Jean-Baptiste Fressoz
G
Jérôme Game - Liliane Giraudon - Dalie Giroux - Jean-Luc Godard - Julien Gosselin - Douglas Gordon - Sophie Gosselin - David gé Bartoli - David Graeber - Lisbeth Gruwez - Johan Grzelczyk - Félix Guattari - Frédérique Guetat Liviani - Maël Guesdon - Pierre Guyotat
H
Emilie Hache - Catherine Hass - Ian Hatcher - A.C. Hello - Gabriel Henry - Bernard Heidsieck - Hassania Himmi - Benjamin Hollander - La Horde d’or - Angélique Humbert - Pierre-Damien Huyghe
I
Charlotte Imbault - Wolfgang Iser - Taoufiq Izeddiou
J
Philippe Jaffeux - Anselm Jappe - Laurent Jarfer - Emmanuèle Jawad - Meyrem Jazouli - Adnen Jdey - Paul Jorion - Alain Jugnon - Barbara Jovino
k
Maria Kakogianni - Richard Kalisz - Anne Kawala - Mizoguchi Kenji - Rina Kenović - Razmig Keucheyan
L
Philippe Lacoue-Labarthe - Geoffroy de Lagasnerie - Virginie Lalucq - Eric Lamoureux - Josée Lapeyrère - Karl Laquit - Bruno Latour - Emmanuel Laugier - Céline Laurens - Christine Lavant - Maurizio Lazzarato - Noémi Lefebvre - Joëlle Léandre - Pascal Le Gall - Franck Leibovici - Fabienne Létang - Marius Loris - Michel Lussault
M
Marielle Macé - Stella Magliani-Belkacem - Hamid Ben Mahi - Boyan Manchev - André Markowicz - Jean-Pierre Marquet - Jean-Clet Martin - Valérie Masson-Delmote - Philippe Maurel - Béatrice Mauri - Marc Mercier - Juliette Mézenc - Olga Mesa - Etienne Michelet - Jacques-Henri Michot - Antoine Miserey - Ossama Mohammed - Marie-José Mondzain - Jacques Monory - Marlene Monteiro Freitas - Bernardo Montet - Emmanuel Moreira - Yann Moulier Boutang - Dorothée Munyaneza - Natacha Muslera
N
Mathilde Nabias - Jean Luc Nancy - Stéphane Nadaud - Nathanaël - Frédéric Neyrat - Vaslav Nijinski - Nimrod - Kettly Noël - Nox - Stephane Nowak
O
Gaëlle Obiégly - Yoko Ono - F.J Ossang - Bouchra Ouizguen - Kenny Ozier-Lafontaine
P
Giulia Palladini - Arnaud des Pallières - Pier Paolo Pasolini - Charles Pennequin - Marc Perrin - Vivian Petit - Jean-Daniel Pollet - Mathieu Potte-Bonneville - Frédéric Pouillaude - Plinio Walder Prado - Myriam Pruvot
Q
Marie de Quatrebarbes - Fanny Quément - Philippe Quesne - Nathalie Quintane
R
Walid Raad - Josep Rafanell i Orra - Yvonne Rainer - Jacques Rancière - Matt Reeck - Alexandre Roccoli - Cécile Richard - Denis Roche - Gwenola Ricordeau - Nicholas Ridout - Jacob Rogozinski - Willy Rousseau - Agnès Rouzier
S
Maxime Sacchetto - Olivier de Sagazan - Catérina Sagna - Carolina Sanin - Connie Scozzaro - Esther Salmona - Julie Sas - Gaby Saranouffi - Olivier Sarrouy - Thierry Schaffauser - Ryoko Sekiguchi - Kit Schluter - Carlo Sévéri - Hooman Sharifi - Vicky Skoumbi - Albertine Simonet - Frank Smith - Olivier Smolders - Noé Soulier - Camille Sova - Spinoza - Isabelle Stengers - Sacha Steurer - Bernard Stiegler - Ceija Stojka - Michel Surya
T
Olivia Tapiero - Louis-Georges Tin - Benoît Toqué - Yannick Torlini - Vladeck Trocherie
V
Guido Van der Werve - César Vayssié - Laura Vazquez - David Vercauteren - Marie Juliette Verga - Jérôme Vidal - Thomas Vinau
W
Laura Waddington - Sophie Wahnich - Anders Weberg - We insist
Z
Christian Zanesi - Alexis Zimmer - Nicolas Zurstrassen
-----------------------
Images
Khalik Allah - Nathalie Blanchard - Anael Chadli - Sylvain Couzinet Jacques - Alexis Delanoue - Clémentine Delahaut - Jean Frémiot - Max Kuiper - Gaétane Laurent-Darbon - Sheena J-Galan - Kenny Ozier-Lafontaine - Alice Lewis - Saadi My Mhamed - Maya Paules - Armine Rouhani - François Santerre - Alessandra d'Urso - Nicolas Vermeulin - Sadie von Paris