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Par la main tu me tiens, Ste-Soline à demain.

Le projet des bassines pour faire face à la sécheresse et au changement climatique, c’est de s’accaparer toute l’eau des sols et sous sols et d’assécher davantage. C’est une fuite en avant et c’est aussi une vison précise du monde envisagé. Comme beaucoup, nous nous inquiétons de l’entêtement que montrent les pouvoirs de ce vieux monde à ne rien changer de ses priorités et à tout aggraver.

Samedi 25 mars, en soutien de la manifestation contre la méga-bassine de Ste-Soline, nous avons écrits et chantés deux chansons. Elles sont adressées à toustes celleux qui défendent l’eau comme on défend un.e ami..e.

La tarantelle de Sainte Soline

S’élançant
Du matin jusqu’au soir sans se décourager,
Défendant l’eau commune, défendant l’eau commune,
Défendant l’eau commune qu’on veut nous voler.

L’eau qu’on veut nous voler,
Mais l’eau se défend et la terre se soulève,
Réveillant les âmes, les corps et les coeurs
Réveillant les âmes, les corps et les coeurs.

Les âmes, les corps et les coeurs,
Transportés en une foule portant trois couleurs.
Que de vies retrouvées, que de vies retrouvées
Que de vies retrouvées si longtemps délaissées.

Si longtemps délaissées,
Désormais obstinées, désormais obstinées,
Désormais obstinées, désormais obstinées,
Désormais obstinées à briser leurs projets.

Leurs projets
d’extraire, d’assécher, de stocker un deux trois,
Un deux trois à l’attaque, un deux trois trois petits chats,
Un deux trois des vilains petits fripons,
L’autre nuit,
En grand bruit
Sont entrés dans ma chanson,
Ont creusé un très grand trou,
Ont semé le doute partout,
Ont cherché la division,
Mais nous ne sommes pas des pions.

Un deux trois trois petits chats,
Un deux tois sors-moi de là,
Un deux trois à l’attaque…

Leurs projets
D’extraire, d’assécher, de stocker, de frapper.
De terre on est relevé, on marche sur les pieds,
Par la main tu me tiens, Ste-Soline à demain.

Ste-Soline à demain,
Du matin jusqu’au soir sans se décourager,
Défendant l’eau commune, l’eau qu’on veut nous voler.
Pour leur cratère vide ils sont prêts à tuer.

Ils sont prêts à tuer,
L’Outarde la Loutre l’Anguille, réveillons les esprits
L’Outarde la Loutre l’Anguille, l’Outarde la Loutre l’Anguille
L’Outarde la Loutre l’Anguille, réveillons les esprits.

Ste-Soline, à demain. Contre toi je veux fleurir.
Par toi Ste-Soline nous étions, nous sommes, nous resterons en fleur.
Peu m’importe tout le reste si je ne peux fleurir.
Nous voulons vivre et fleurir l’un contre l’autre, et contre toi, Ste-Soline.
Et entendre ce qui chante là-bas dire : Ste-Soline.
Je sais et tu sais,
Nous savions, nous ne savions pas,
Mais nous étions là et non-là-bas.
Et parfois quand il n’y avait plus que le Rien entre nous, nous nous trouvions l’un l’autre tout à fait.

Ste-Soline, à demain.

Pirouette c’est la Terre

Il était un petit week-end,
Pirouette, c’est la Terre
Qui luttait contre un drôle de trou.

Ce gros trou pompait toute l’eau
Pirouette, c’est la Terre
Et des gendarmes le protégeaient.

C’était sans compter du tout
Pirouette, c’est la Terre
sur l’Outarde la Loutre et l’Anguille.

Qui s’élançaient ce matin
Pirouette, c’est la Terre
En jaune, en rose et en turquoise.

À l’écoute de la radio
Pirouette, c’est la Terre
On s’est lancé dans cette chanson.

Pour vous dire qu’à Paris
Pirouette, c’est la Terre
Le soulèvement nous vient aussi.

Et nos coeurs sont avec vous
Pirouette, c’est la Terre
On n’en f’ra jamais des gros trous.

Laisse moi fleurir contre toi
Pirouette, c’est la Terre
Et le grand trou disparaîtra.

Le projet des bassines, ce n’est pas seulement l’accaparement de toute l’eau disponible pour quelques-uns et la mort assurée pour les autres ( la faune, la flore et toustes celleux qui imaginent une autre agriculture). Ce n’est pas seulement que toute la faune et la flore seront sans eau, ce n’est pas seulement qu’il y aura des champs au milieu des déserts, non ce n’est pas seulement cela, quand bien même c’est déjà suffoquant. Le projet conduira nécessairement à caserner et militariser l’agriculture, car inévitablement il y aura bataille, vu qu’il n’y aura plus d’eau pour toustes. L’eau accaparée et stockée dans des immenses bassines de plusieurs hectares sera nécessairement gardée sous haute surveillance par des caméras, des barbelés, des miradors et ces champs au milieu des désert, seront stratégiques. Stratégiques pour la survie de l’économie de marché, stratégiques pour continuer à produire et nourrir les marchés internationaux. La fuite en avant de Macron et de la FNSEA c’est d’accélérer le devenir infrastructure de l’agriculture. L’eau est ici envisagée comme le pétrole, comme le charbon : une énergie pour une industrie. C’est à leurs projets de solutions que s’écrit leur persévérance et les crimes à venir. Car leurs solutions sont toutes entières guidées par un seul facteur : sauver l’industrie, sauver les marchés. Sauver l’industrie agro-alimentaire et les marchés internationaux de distributions qui vont avec, c’est asservir encore davantage les terres, c’est continuer à façonner le globe. Les mégas bassines sont les ruines flamboyantes que Macron s’obstine à produire. Les 3500 gendarmes déployés à Sainte-Soline n’étaient pas dans une opération de maintien de l’ordre, en aucune manière. Ces gendarmes ont pour mission de protéger les infrastructures du globe, c’est-à-dire les processus matériels qui produisent l’extinction des espèces, la destruction de la biodiversité, l’assèchement des sols … La bataille de Ste-Soline, ce n’est pas seulement une bataille contre l’accaparement de l’eau, c’est aussi une bataille pour ne pas hériter de nouvelles ruines. Mener cette bataille maintenant en sabotant autant que possible le chantier de ces méga-bassines, c’est éviter des batailles qui seront bien plus compliquées demain, lorsque ces méga-bassines seront en activités, que les sols seront asséchés et que l’humanité aura renforcée sa dépendance à l’agriculture-infrastructure. La bataille de Ste-Soline c’est une bataille contre l’arraisonnement. La vie y est en jeu, sous ses formes multiples. L’arraisonnement, c’est la transformation de tout la matière et de tout le vivant en un fonds, en un stock, une unité de mesure universelle, qui n’existe que pour être commis. Qui n’existe que pour provoquer du commissible à commettre. Dans l’arraisonnement il n’y a plus à proprement parler de vivant, il n’y a que de l’infrastructure et du commissible. Dans l’arraisonnement c’est la vie même qui est asséchée, réduite à une fonction minimale : commettre son énergie. Les agriculteurs de ces méga-bassines ne seront rien d’autre qu’une énergie provocante, comme l’eau, comme les sols, comme le maïs, le blé, le riz, le soja, comme le charbon, et comme le consommateur, dans une boucle qui assèchera toujours davantage, car toujours davantage elle arraissonera et toujours davantage elle assèchera. La sureté sera en tout point et tout sera stratégique pour la sauvegarde de l’ensemble. En poursuivant les desseins du globe, alors même qu’il s’effondre, on le militarise et c’est tout le problème. La persévérance de l’industrie et des marchés globaux qui vont avec, insoutenable pour le vivant dans toute sa diversité, nous conduisent inévitablement vers un monde militarisé en tout point. Vers un complexe militaro-industriel intégral. La bataille de Ste-Soline est donc une bataille contre l’accaparement de l’eau par quelque-uns, contre l’assèchement des sols par une technologie, contre l’arraisonnement par un devenir infrastructure de l’agriculture et contre la militarisation du globe par une dépendance stratégique. Les termes de l’avenir dépendent de la bataille de Ste-Soline, de sa défaite ou de son succès, se jouent deux mondes. Un monde du chiffre, un monde asséché en proie à la paranoïa, à l’accaparement et à la guerre, une fuite en avant du monde actuel où seul gouvernent les rendements des marchés ou bien un monde qui se défait couche par couche, point par point de ses attachements à la globalisation, aux marchés, et qui, redevenant terrestre, retrouve les chemins de la vie. Des chemins qui, ne menant nulle part, ne s’entremêlent pas moins, ne se rencontrent pas moins, ne se multiplient pas moins. Ce n’est pas parce que la vie est sans projet, qu’elle est sans œuvre. Il s’agit bien d’œuvrer. Mais œuvrer à partir d’un commun toujours déjà donné, toujours déjà là. La terre, le cosmos, sont ces communs premiers d’où toute existence est rendue à son égalité. Détruire la Terre, nier le cosmos, au nom d’un commun qu’il s’agirait de faire, c’est s’accaparer le commun, c’est s’approprier un droit souverain sur les existences, c’est arraisonner les chemins. Œuvrer à des communs, oui, mais sans mobiliser dans l’œuvre les communs premiers. On ne fait pas une Terre commune, il n’y a pas une Terre à faire pour toustes, elle est commune, elle est pour et a toustes. Elle l’est et elle l’a toujours été et le sera toujours, dès lors qu’aucun.e ne veut la faire, quand bien même pour toustes. C’est entre ciel et terre, entre dieux et mortels que se tiennent les chemins et les oeuvres. Ce n’est pas la Terre qui ne peut pas contenir la prolifération de la vie, mais le globe comme projet de l’humanité s’appropriant la Terre comme une chose à faire, qui ne peut pas contenir. L’humanité n’a pas à faire une Terre pour toustes, c’est à ce projet qu’elle doit urgemment renoncer. Elle doit en revanche et de manière tout aussi urgente la rendre à chacun.e afin qu’elle demeure l’oeuvre de personne.

consultez le site internet des luttes contre les bassines, rejoignez le mouvement des soulèvements de la terre

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