Anna Carlier
texte et réalisation : anna carlier
ce soir pour le poème car il n’est rien de plus et rien de moins non plus dans cette nuit de solstice où c’est seul que tu restes. De cette solitude que tu n’as pas voulu que tu tu ne désires pas, que tu ne déplores pas pourtant, retenant tout de toi au-dessus de l’eau pâle qu’est la tristesse trop longue pour qu’y suffise la nuit. Où vivre est seulement fait pour devoir se poursuivre et seulement ça, nicht mehr nicht weniger
Comme ils sont doux ceux que l’amour déserte ! Comme ils sont doux et souriants, s’excusant de passer entre les gens de rue, comme est doux le galet dont le verre adouci est prise bonne aux mains. Comme est doux et modeste celui qui peine à retenir le sanglot mais veux le retenir pour ne pas se briser. La brisure n’a qu’un temps, il faudrait l’esquiver mais voilà que tu entres dans un lieu familier, un lieu de travail posté là sur ta route, tu entres et demandes que te soit ouverte une pièce où tu iras pleurer. Tu dis seulement ça. On ne te demande rien, la pièce t’est ouverte, ta main tient la poignée, tu t’assieds et tu pleures. Tu pleures d’avoir cesser de croire et de croire aussi bien. Tu pleures comme on boit, avec la même avidité, le même rythme peut-être. Puis te lèves et t’en vas. On ne te demande rien, tu ne t’es pas trompé. Et maintenant la route mais rentrer demande un peu de temps, un peu de temps pour que poli, le galet tienne en main et ne t’emporte pas, ne te cisaille pas la paume que tu as de solide à présent. Tu marches. Tu marches dans une pensée, dans le baiser qu’est en toi le poème qui pousse contre tes dents comme feuille nouvelle, encore enroulée sur elle, toute prête déjà mais pas encore à plat, pas encore pour la vue, seulement pour le savoir où sa tige est déjà, où ton œil attentif du devenir des plantes se tient matin et soir. Souci des plantes qui empêche de partir. Comme chérir d’autre racines, respecter leurs besoins, si pas les tiennes peu importe mais les tiennes devenues puisque tu les choisis, tu te soucies, tu t’y attaches. Les plantes te gardent, te tiennent loin des départs, du désir des départs, te tiennent dans le vouloir où elles sont du silence. Pour elles tu restes ici. Pour elles d’abord après et puis d’abord sans plus savoir si leurs racines dedans la terre sont une idée ou un destin. Les maladies des plantes qui sans bruit défigurent, que tu t’acharnes à vouloir guérir, tu ne dis plus soigner. Le souci où tu es de ces plantes, les tiennes. Sans affection aucune qui te semble connue. Mais tu pleures si elles tombent, se brisent. La misère en morceau tu la pleures longuement et puis tu fais les gestes pour restaurer la vie et la misère reprend. Bien sûr. Et la misère reprend
Maintenant, encore. Encore prendre à tes lèvres la salive de la nuit. Ta salive est si fraîche, aucune autre pareille et tant d’autres pourtant goûtées, bues. Aucune plante qui s’appelle désastre. Le terreau où tu es, oui. Tout passe, cela tu le sais, l’a écris. Tout passe il n’est qu’à faire ou à attendre ou fumer ou se battre. Tout passe ce ne sont plus des mots, c’est un organe en toi ou plutôt la sensation du sang où tu te réfugies. Maintenant encore. Pas de salive à boire, plus de larmes à verser, plus de vouloir de larmes. Seulement le poème comme un pays pour ceux que l’amour a quitté. Seulement le poème et les bruits tout autour qui sont dedans dehors, qui sont le tout. Tu te fais liane, tu ne sais plus. Commence à présent la nuit la plus courte de l’année la plus chaude qui sera dépassée année après année car la brûlure où est la terre. Ne cesse plus. Tu es dans cette brûlure comme en un corps si vaste et si ancien mais dont ne te parvient presque plus la musique. C’est de rester courbé au dessus de ta chair comme en un endroit neuf. Au dessus de ta chair où sont quelques frissons, où sont tous les espoirs, ceux qui te sont échus, ceux qui t’agrippent à toi, qui te prennent au hasard, qu’un pas de côté dans une rue bondée pourrait faire trébucher. Que les livres animent ou tuent, que les saisons, les au-revoir, tous les messages reçus. Tu as une fatigue plutôt tu es à elle, qui vient que tout à l’heure tu t’es tenu bien droit quand l’amour te quittait, quand l’amour s’en allait. Il s’en va de toi pour un moment que tu ne décides pas. Il s’en va de toi. On ne t’en aime pas moins mais on t’aime autrement cela est difficile même en été à comprendre aussitôt. Cela est difficile car il n’est rien à jeter à détruire comme le voudraient les gens à qui il faut mentir. Rien même à déplorer. C’est le déplacement seulement qui fait mal, qui refuse d’abolir la peine où tu te tiens de voir que l’impossible est revenu encore
////// Autres Documents
Anna Carlier.
Rebecca dit
on m’a cousue on m’a fermée
le diable a mangé dans ma main
sans dire les mots, pas une fois ni sept
le diable a mangé dans ma main
je me suis ouverte
sur les chemins je vois les pas
Rebecca dit, je vois les pas,
Par ce texte nous voulons défendre un point de vue pessimiste-révolutionnaire
Un flux radiophonique. Réalisation : Emmanuel Moreira.
Textes & Voix : Amandine André / Anna Carlier / Angela Davis / Michel Foucault / Jean Genet / Jean-Luc Godard / Pierre Guyotat / Angélique Humbert / Claire Longuet / Martin Luther King / Emmanuel Moreira / Frédéric Neyrat / Sun Ra / Michel Surya / Tiqqun « Une métaphysique critique pourrait naître comme science des dispositifs… » / Malcom X
“et ils bénirent Rebecca et dirent :
toi, notre sœur, toi,
puisses-tu être mille et cent mille fois mère
et puissent les fruits de tes entrailles
posséder la porte de ceux qui les haïssent”
Anna Carlier
Messages d’une fugitive
Par Anna Carlier // état des selles : changeant / de retour de voyage et l’avion peut-être ou la nourriture qui y est servie. Le plastique omniprésent. De même que partout dans ce pays. Grands plastiques noirs – sacs – enveloppant et dissimulant toutes sortes de plastiques transparents ou de couleur et bien d’autres choses encore.
ce soir pour le poème
Anna Carlier
texte et réalisation : anna carlier
ce soir pour le poème car il n’est rien de plus et rien de moins non plus dans cette nuit de solstice où c’est seul que tu restes. De cette solitude que tu n’as pas voulu que tu tu ne désires pas, que tu ne déplores pas pourtant, retenant tout de toi au-dessus de l’eau pâle qu’est la tristesse trop longue pour qu’y suffise la nuit. Où vivre est seulement fait pour devoir se poursuivre et seulement ça, nicht mehr nicht weniger
Comme ils sont doux ceux que l’amour déserte ! Comme ils sont doux et souriants, s’excusant de passer entre les gens de rue, comme est doux le galet dont le verre adouci est prise bonne aux mains. Comme est doux et modeste celui qui peine à retenir le sanglot mais veux le retenir pour ne pas se briser. La brisure n’a qu’un temps, il faudrait l’esquiver mais voilà que tu entres dans un lieu familier, un lieu de travail posté là sur ta route, tu entres et demandes que te soit ouverte une pièce où tu iras pleurer. Tu dis seulement ça. On ne te demande rien, la pièce t’est ouverte, ta main tient la poignée, tu t’assieds et tu pleures. Tu pleures d’avoir cesser de croire et de croire aussi bien. Tu pleures comme on boit, avec la même avidité, le même rythme peut-être. Puis te lèves et t’en vas. On ne te demande rien, tu ne t’es pas trompé. Et maintenant la route mais rentrer demande un peu de temps, un peu de temps pour que poli, le galet tienne en main et ne t’emporte pas, ne te cisaille pas la paume que tu as de solide à présent. Tu marches. Tu marches dans une pensée, dans le baiser qu’est en toi le poème qui pousse contre tes dents comme feuille nouvelle, encore enroulée sur elle, toute prête déjà mais pas encore à plat, pas encore pour la vue, seulement pour le savoir où sa tige est déjà, où ton œil attentif du devenir des plantes se tient matin et soir. Souci des plantes qui empêche de partir. Comme chérir d’autre racines, respecter leurs besoins, si pas les tiennes peu importe mais les tiennes devenues puisque tu les choisis, tu te soucies, tu t’y attaches. Les plantes te gardent, te tiennent loin des départs, du désir des départs, te tiennent dans le vouloir où elles sont du silence. Pour elles tu restes ici. Pour elles d’abord après et puis d’abord sans plus savoir si leurs racines dedans la terre sont une idée ou un destin. Les maladies des plantes qui sans bruit défigurent, que tu t’acharnes à vouloir guérir, tu ne dis plus soigner. Le souci où tu es de ces plantes, les tiennes. Sans affection aucune qui te semble connue. Mais tu pleures si elles tombent, se brisent. La misère en morceau tu la pleures longuement et puis tu fais les gestes pour restaurer la vie et la misère reprend. Bien sûr. Et la misère reprend
Maintenant, encore. Encore prendre à tes lèvres la salive de la nuit. Ta salive est si fraîche, aucune autre pareille et tant d’autres pourtant goûtées, bues. Aucune plante qui s’appelle désastre. Le terreau où tu es, oui. Tout passe, cela tu le sais, l’a écris. Tout passe il n’est qu’à faire ou à attendre ou fumer ou se battre. Tout passe ce ne sont plus des mots, c’est un organe en toi ou plutôt la sensation du sang où tu te réfugies. Maintenant encore. Pas de salive à boire, plus de larmes à verser, plus de vouloir de larmes. Seulement le poème comme un pays pour ceux que l’amour a quitté. Seulement le poème et les bruits tout autour qui sont dedans dehors, qui sont le tout. Tu te fais liane, tu ne sais plus. Commence à présent la nuit la plus courte de l’année la plus chaude qui sera dépassée année après année car la brûlure où est la terre. Ne cesse plus. Tu es dans cette brûlure comme en un corps si vaste et si ancien mais dont ne te parvient presque plus la musique. C’est de rester courbé au dessus de ta chair comme en un endroit neuf. Au dessus de ta chair où sont quelques frissons, où sont tous les espoirs, ceux qui te sont échus, ceux qui t’agrippent à toi, qui te prennent au hasard, qu’un pas de côté dans une rue bondée pourrait faire trébucher. Que les livres animent ou tuent, que les saisons, les au-revoir, tous les messages reçus. Tu as une fatigue plutôt tu es à elle, qui vient que tout à l’heure tu t’es tenu bien droit quand l’amour te quittait, quand l’amour s’en allait. Il s’en va de toi pour un moment que tu ne décides pas. Il s’en va de toi. On ne t’en aime pas moins mais on t’aime autrement cela est difficile même en été à comprendre aussitôt. Cela est difficile car il n’est rien à jeter à détruire comme le voudraient les gens à qui il faut mentir. Rien même à déplorer. C’est le déplacement seulement qui fait mal, qui refuse d’abolir la peine où tu te tiens de voir que l’impossible est revenu encore
////// Autres Documents
Rebecca (suite)
Anna Carlier.
Rebecca dit
on m’a cousue on m’a fermée
le diable a mangé dans ma main
sans dire les mots, pas une fois ni sept
le diable a mangé dans ma main
je me suis ouverte
sur les chemins je vois les pas
Rebecca dit, je vois les pas,
Le fantôme de Kiev ou Celui qui se bat au loin
Par ce texte nous voulons défendre un point de vue pessimiste-révolutionnaire
Le discours de l’araignée
Un flux radiophonique. Réalisation : Emmanuel Moreira.
Textes & Voix : Amandine André / Anna Carlier / Angela Davis / Michel Foucault / Jean Genet / Jean-Luc Godard / Pierre Guyotat / Angélique Humbert / Claire Longuet / Martin Luther King / Emmanuel Moreira / Frédéric Neyrat / Sun Ra / Michel Surya / Tiqqun « Une métaphysique critique pourrait naître comme science des dispositifs… » / Malcom X
Rebecca
“et ils bénirent Rebecca et dirent :
toi, notre sœur, toi,
puisses-tu être mille et cent mille fois mère
et puissent les fruits de tes entrailles
posséder la porte de ceux qui les haïssent”
Anna Carlier
Disparaître et vivre
Messages d’une fugitive
Interrogatoire
Par Anna Carlier // état des selles : changeant / de retour de voyage et l’avion peut-être ou la nourriture qui y est servie. Le plastique omniprésent. De même que partout dans ce pays. Grands plastiques noirs – sacs – enveloppant et dissimulant toutes sortes de plastiques transparents ou de couleur et bien d’autres choses encore.
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