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Les batraciens s’en vont, Bernardo Montet

L’écriture chorégraphique de Bernardo Montet s’inscrit dans l’urgence. Un appel au corps.

« Nous ne sommes pas réellement nés. Nous sommes à jamais imparfait. Figé, j’écoute le silence aigu, strident, plus effrayant qu’aucun bruit au monde. Silence des batraciens qui s’en vont. Les grands débats à venir ne porteront plus sur l’humanisme ou les droits de l’homme, face aux prétentions de la croyance religieuse, mais sur la survie de l’espèce humaine, sur cette terre qui demeure l’horizon indépassable de toute espérance tangible. Un cri cherche une bouche. Refuser le destin anatomique. Travestir. Subvertir ce qui est donné. Se situer dans cet entre-deux précaire du masculin et du féminin, de l’homme et de l’animal, dans une zone d’indiscernabilité, d’indécidabilité »

 » Une chanteuse dont le « chant soufflé » en vient à créer le verbe. Figure matricielle, origine de tous les possibles. Un travesti jouant, chantant sa différence jusqu’à la fêlure, passant de la vulgarité au sacré, du sensible à la violence. Un danseur éclatant la notion de territoires, qu’ils soient identitaires, culturels, sexuels, géographiques, physiques…, pour les réintroduire dans une dimension sensorielle quasi chamanique. Un violoncelliste et un guitariste, fil continu, socle sur lequel notre imaginaire prend appui. Une traversée qui en appelle au souffle, énergie fondatrice unissant le même et le différent dans la fragilité du vivant.  »
Bernardo Montet

Nous débutons l’entretien en engagent un dialogue sur la genèse de la création Les batraciens s’en vont en tentant d’approcher les motivations d’une telle pièce. Puis à partir de notre expérience du regard, nous essaierons de cerner la force politique de la création contemporaine comme capacité à décentrer, déstabiliser et à désorienter le regard.

Entretien, B. Montet, les batraciens s’en vont, nov 2006.mp3

Chorégraphie et interprétation : Bernardo Montet
Chant : Noma Omran
Voix : Richard Move
Guitare : Pascal Maupeu
Violoncelle : Hugues Vincent
Création électroacoustique : Lorella Abenavoli
Lumières : Laurent Matignon
Scénographie : Gilles Touyard
Costumes : Rose-Marie Melka assistée de Didier Despin
Régie lumière : Laurent Matignon
Direction technique : Jean-Philippe Filleul