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Aïta, Bouchra Ouizguen

Entretien avec la chorégraphe Bouchra Ouizguen à propos de la pièce chorégraphique Aïta (duo). Soliste en danse orientale, elle se forme entre l’Europe et le Maroc auprès de trois chorégraphes décisifs dans son parcours : Bernardo Montet, Boris Charmatz et Mathilde Monnier. Elle fonde la compagnie ANANIA avec Taoufiq Izeddiou et Said Aït El Moumen.

« Divas, Aïcha, Naïma… réminiscences, nostalgie d’un passé. Appeler, parler, crier. Voix ayant accompagné beuveries, mariages… Voix et corps exploités à souhait. Les Aïtas restent les plus libres dans ce pays (Maroc) où la culture de la terre revient à l’homme. Elles ont choisi l’art, passant par les coups sur leur corps, les insultes et la rupture nette avec une famille qui les a reniées. Par le public elles sont tantôt adulées, tantôt méprisées. Il est ici des femmes dérangeantes qui ne font pas de l’Art Contemporain, et il est faux de les enfermer dans un folklore car leur présence est profondément actuelle. Cela fait deux ans que je voyage au Maroc à la rencontre de ces femmes d’une autre génération. Quand elles jouent, je vois que nous ne sommes pas si éloignées dans notre quête de liberté. Leur langage – oralité, cri, nostalgie, et amour – est aussi le mien. De cette rencontre est né le duo Aïta, comme première étape d’un travail de groupe, pour une pièce de corps et de chant : « Madame Plaza », un quatuor Dansé ».
Bouchra Ouizguen

Entretien croisé avec Taoufiq Izeddiou pour le festival « On marche », festival de danse contemporaine à Marrakech du 24 au 31 janvier 2009


Entretien Bouchra Ouizguen.mp3