tout ce qui était creux devenait plein et
le plein de la bouche devenait bruit
Ce qui a toujours été étrange, pour le moins, c’est de voir les gargouilles regarder du haut de leur cathédrale ces hardes de bêtes envahir la ville. Ce n’est pas de ma faute et ce n’est pas un de mes rêves, cette situation. Cet envahissement existe bel et bien autant qu’il exista bel et bien. Je n’y suis pour rien, d’ailleurs vous pouvez m’oublier dans l’exercice de cette écriture qui n’est pas une restitution, jamais, qui n’est qu’une scène passée mais encore présente, que tous les yeux, tous, voient ou ont pu voir. C’est une scène qui s’est déroulée dans toutes les ères religeuses, mais pas pour ce qu’elles relient, juste pour ce qu’elles disent du mot. Bien sûr, il serait possible et drôle ici de rire de la pensée du mot, comme on rit des choses peu intéressantes mais, et je dis bien mais, il y a dans la fixité de la gargouille toute une histoire, dans sa relation aux animaux hurlant, filants et relâchés.
La cathédrale en plein centre ville, des hommes sont au marché aux volailles, ils vendent, s’affairent, ils entendent là des bruits sourds, c’est un tambour soudain, personne ne s’y attend, quel est l’homme qui n’est pas homme, il est un bruit, tout ce qui était creux devenait plein et le plein de la bouche devenait bruit, pétrifiés ils étaient ces hommes et femmes au marché autour de l’édifice et les gargouilles regardaient, oui, je vous jure, elles regardaient, elles appelaient leur creux, ce mouvement, ces bêtes, le tambour annonçait l’arrivée, tous les hommes et toutes les femmes s’immobilisèrent, se fixèrent et leurs cœurs cessèrent en apparence, et c’est une scène qui s’est réellement passée que je vous donne à lire, ce n’est pas ma faute, ma faute et mon imagination, non, non, les personnes en bas de la cathédrale se figent autant qu’elles se figèrent, et de la poussière monte, monta, de la poussière, comme ce qui précède l’arrivée prochaine d’une cavalcade, d’une harde de chevaux au galop, une pellicule fine de terre sèche en suspension dans l’air, ils arrivent, il n’y a pas de cavalier, juste des corps de bêtes, des chevaux notamment, des chiens sauvages, des corps d’animaux, tout ce qui avait été creux était devenu plein et le plein de la bouche était devenu bruit car un vacarme se faisait entendre, les hommes et les femmes figés en bas, tout en bas de l’édifice bourré de gargouilles l’entendaient, ça oui, ils l’entendaient ce boucan mais comme ils étaient immobiles, c’est plutôt leurs pensées que leurs oreilles qui l’entendaient, ce vacarme, le fossile est certes à l’épreuve des années, nous pouvons plâtrer une oreille et tous ses sinus en ressortiront, immobiles, les bêtes sans hargne, sans bave, les bêtes, la poussière qui monte, des chevaux, des chiens sauvages, on peut apercevoir dans la troupe quelques formes humaines rapides, une meute animée, avec des singes et des furets filant à ras le sol, traversant la ville fossilisée, toutes ces formes nues et mues par une puissance naturelle, un soulèvement de la fondation, une mémoire de ce qui est, ainsi pourrais-je l’interpréter a posteriori, de la poussière pour accompagner ce mouvement disais-je, le silence des gargouilles, alors plus immobiles que jamais, voire disparaissantes ici, leur silence redonne à la scène toute la puissance au tambour, qu’aucun homme et qu’aucune femme du marché ne peut entendre ici, car disparaissants, le plein au profit du creux, tous les sinus moulés de leur propre nez, au souffle comme arrêté, diront quelque chose au sujet de leur propre mort, mais ils vivent, avec les gargouilles, ils se sont arrêtés devant la harde de chiens, de bêtes, de félins, chats ou tigres, d’araignées rapides au sol, de poissons se déployant dans l’air poussiéreux, fine couche de particules terreuses décrochées du sol, du mouvement, partout du mouvement, et les narines des hommes du marché, vendeurs, les gargouilles arrêtées que l’on imagine regarder, pensives, de haut, les gargouilles que l’on ne regarde plus, qui disparaissent au profit du mouvement de la harde, de la harde multiple et motrice, de la harde puissante, ce soulèvement de la fondation, ces bêtes et ces formes à peine distinguées dans le nuage de terre, dans la fumée des sabots et pattes en mouvement, on voit, on voit et on ressent, on s’imprègne de la course, nous sommes ces hommes et ces femmes en bas de la cathédrale,
et là quelque chose s’est levé, la scène s’arrête, cette scène-là, une autre reprend, les hommes et les femmes du marché respirent et sourient à nouveau, leur temps revient, tous les yeux regardent les gargouilles en haut, comme si ça venait d’en haut, que c’était de leur faute, quelque chose s’est passé, mais quand ? Du temps s’est passé, pensent-ils, alors que le pire ennemi du fossile n’est pas son relief mais le temps, tout ce qui était creux était devenu plein et le plein de la bouche était devenu bruit,
en mémoire, il n’y a que des espaces pleins.
Mathieu Brosseau
//////////////////////////// Autres documents
Le visage-rien
par Mathieu Brosseau
fallait la sortir du cadre, trop de visages incomplets dedans son visage, fallait sortir son rien pour que le vide parle, le mal par le mal, faire de l’art, c’est ce qu’on dit, tirer du rien par de la bavardise inventée
Spinoza in China, premières années.
par Marc Perrin
En novembre 2012. Angela + Ernesto → passent un mois à XingPing, en Chine, avec un colibri, sur une terrasse, et aussi avec une vue imprenable sur les pics karstiques dominant le fleuve Li – le matin – et, chaque après-midi → font une balade de l’autre côté du fleuve.
C’est lors de l’une de ces balades qu’Angela + Ernesto découvrent un cahier rédigé dans une étrange langue, faite comme d’un mélange d’hébreux, de portugais, d’espagnol, de flamand, de latin et de chinois, cahier qui n’est rien d’autre que l’autobiographie rédigée par Spinoza lui-même lors du voyage qu’il effectua en Chine en 1676, une année avant sa mort.
tous les animaux à deux temps
par Mathieu Brosseau
Tu sais c’est pas de la pensée tout ça
pas du sentiment non non
je constate juste la mort en toi elle est sans objet
au toucher c’est assez froid.
Fossiles
tout ce qui était creux devenait plein et
le plein de la bouche devenait bruit
Ce qui a toujours été étrange, pour le moins, c’est de voir les gargouilles regarder du haut de leur cathédrale ces hardes de bêtes envahir la ville. Ce n’est pas de ma faute et ce n’est pas un de mes rêves, cette situation. Cet envahissement existe bel et bien autant qu’il exista bel et bien. Je n’y suis pour rien, d’ailleurs vous pouvez m’oublier dans l’exercice de cette écriture qui n’est pas une restitution, jamais, qui n’est qu’une scène passée mais encore présente, que tous les yeux, tous, voient ou ont pu voir. C’est une scène qui s’est déroulée dans toutes les ères religeuses, mais pas pour ce qu’elles relient, juste pour ce qu’elles disent du mot. Bien sûr, il serait possible et drôle ici de rire de la pensée du mot, comme on rit des choses peu intéressantes mais, et je dis bien mais, il y a dans la fixité de la gargouille toute une histoire, dans sa relation aux animaux hurlant, filants et relâchés.
La cathédrale en plein centre ville, des hommes sont au marché aux volailles, ils vendent, s’affairent, ils entendent là des bruits sourds, c’est un tambour soudain, personne ne s’y attend, quel est l’homme qui n’est pas homme, il est un bruit, tout ce qui était creux devenait plein et le plein de la bouche devenait bruit, pétrifiés ils étaient ces hommes et femmes au marché autour de l’édifice et les gargouilles regardaient, oui, je vous jure, elles regardaient, elles appelaient leur creux, ce mouvement, ces bêtes, le tambour annonçait l’arrivée, tous les hommes et toutes les femmes s’immobilisèrent, se fixèrent et leurs cœurs cessèrent en apparence, et c’est une scène qui s’est réellement passée que je vous donne à lire, ce n’est pas ma faute, ma faute et mon imagination, non, non, les personnes en bas de la cathédrale se figent autant qu’elles se figèrent, et de la poussière monte, monta, de la poussière, comme ce qui précède l’arrivée prochaine d’une cavalcade, d’une harde de chevaux au galop, une pellicule fine de terre sèche en suspension dans l’air, ils arrivent, il n’y a pas de cavalier, juste des corps de bêtes, des chevaux notamment, des chiens sauvages, des corps d’animaux, tout ce qui avait été creux était devenu plein et le plein de la bouche était devenu bruit car un vacarme se faisait entendre, les hommes et les femmes figés en bas, tout en bas de l’édifice bourré de gargouilles l’entendaient, ça oui, ils l’entendaient ce boucan mais comme ils étaient immobiles, c’est plutôt leurs pensées que leurs oreilles qui l’entendaient, ce vacarme, le fossile est certes à l’épreuve des années, nous pouvons plâtrer une oreille et tous ses sinus en ressortiront, immobiles, les bêtes sans hargne, sans bave, les bêtes, la poussière qui monte, des chevaux, des chiens sauvages, on peut apercevoir dans la troupe quelques formes humaines rapides, une meute animée, avec des singes et des furets filant à ras le sol, traversant la ville fossilisée, toutes ces formes nues et mues par une puissance naturelle, un soulèvement de la fondation, une mémoire de ce qui est, ainsi pourrais-je l’interpréter a posteriori, de la poussière pour accompagner ce mouvement disais-je, le silence des gargouilles, alors plus immobiles que jamais, voire disparaissantes ici, leur silence redonne à la scène toute la puissance au tambour, qu’aucun homme et qu’aucune femme du marché ne peut entendre ici, car disparaissants, le plein au profit du creux, tous les sinus moulés de leur propre nez, au souffle comme arrêté, diront quelque chose au sujet de leur propre mort, mais ils vivent, avec les gargouilles, ils se sont arrêtés devant la harde de chiens, de bêtes, de félins, chats ou tigres, d’araignées rapides au sol, de poissons se déployant dans l’air poussiéreux, fine couche de particules terreuses décrochées du sol, du mouvement, partout du mouvement, et les narines des hommes du marché, vendeurs, les gargouilles arrêtées que l’on imagine regarder, pensives, de haut, les gargouilles que l’on ne regarde plus, qui disparaissent au profit du mouvement de la harde, de la harde multiple et motrice, de la harde puissante, ce soulèvement de la fondation, ces bêtes et ces formes à peine distinguées dans le nuage de terre, dans la fumée des sabots et pattes en mouvement, on voit, on voit et on ressent, on s’imprègne de la course, nous sommes ces hommes et ces femmes en bas de la cathédrale,
et là quelque chose s’est levé, la scène s’arrête, cette scène-là, une autre reprend, les hommes et les femmes du marché respirent et sourient à nouveau, leur temps revient, tous les yeux regardent les gargouilles en haut, comme si ça venait d’en haut, que c’était de leur faute, quelque chose s’est passé, mais quand ? Du temps s’est passé, pensent-ils, alors que le pire ennemi du fossile n’est pas son relief mais le temps, tout ce qui était creux était devenu plein et le plein de la bouche était devenu bruit,
en mémoire, il n’y a que des espaces pleins.
Mathieu Brosseau
//////////////////////////// Autres documents
Le visage-rien
par Mathieu Brosseau
fallait la sortir du cadre, trop de visages incomplets dedans son visage, fallait sortir son rien pour que le vide parle, le mal par le mal, faire de l’art, c’est ce qu’on dit, tirer du rien par de la bavardise inventée
Spinoza in China, premières années.
par Marc Perrin
En novembre 2012. Angela + Ernesto → passent un mois à XingPing, en Chine, avec un colibri, sur une terrasse, et aussi avec une vue imprenable sur les pics karstiques dominant le fleuve Li – le matin – et, chaque après-midi → font une balade de l’autre côté du fleuve.
C’est lors de l’une de ces balades qu’Angela + Ernesto découvrent un cahier rédigé dans une étrange langue, faite comme d’un mélange d’hébreux, de portugais, d’espagnol, de flamand, de latin et de chinois, cahier qui n’est rien d’autre que l’autobiographie rédigée par Spinoza lui-même lors du voyage qu’il effectua en Chine en 1676, une année avant sa mort.
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C
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Z
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