Bêtes non castrées qu’à se tuer soi plutôt que de ronde ne ploient S’écorchent loin s’exténuent nues pleines de vie Non dociles Suivant la piste des gouttes de sang comme un chien suit le faon gémissant Comme un chien en Hongrie député du Jobbik déclare avoir fait un test génétique de pureté raciale et n’avoir aucune trace génétique d’ancêtres juifs Ou rroms Bêtes qu’à têtes qu’à se tuer à ne pas se soumettre S’arracher Quand nous d’enclos en œillères à volonté avide et de sang suivant la piste d’Arrêt pour pisser pitié pire sommes d’ un avenir Aimable Contre bêtes à être tout ce qui fut en chemin peines la déveine sang bousculé Suiveurs mêlés enlacés par ce que la ronde du monde encercle les terrains de langues prises fêtes communes fausses suivons suivons Praticiens de la mise à mort philosophes en salon qu’à ne pas penser Qu’à se tuer eux d’ailleurs plutôt que Quand détruits Testicules broyés os et dents cendres et sang Bêtes réprouvées par mots tabous toute honte bue pour souci d’Ordre de quelle Traverse déboulent-elles sur une ligne de crête À châtier bêtes à faire peur bêtes à manger du foin bêtes à chercher trop loin Bêtes noires sauvages comme à faire la bête l’humain À en épater qui de ronde qui de troupeau niche on appelle ça Clan famille s’encanaille On appelle ça plaisir mais pas trop surtout ça Se reproduire La bête sent la peur sent la bête se sent homme à en faire et des pires on a connu Ça la musique et masque et mort L’œil qui ne voit pas nous suivons quand d’Enclos camps à s’en Tuer l’amour est le propre de l’homme Dit-on Hyènes à plusieurs à se croire puissants la main sur la couture le doigt sur la gachette la langue dans les puits la mémoire oubliée Puissent-elles indociles bêtes non castrées s’arracher la langue des bouchers Bousculer l’étal S’arracher des liens arrêter la course course prendre langue comme tend l’oreille l’oreille rend la nuit et tant pis les peurs Intempestives bêtes indociles et tant bêtes tantinet narquoises sur la crête guingois mais Fermement Accroupies sur les talons ou les mains qui agitent le dos un chien mort sous la langue et l’œil fou Fou À ne pas croire à ne pas suivre pour les enfants pour les vieillards pourvu Que l’on respecte Pour les bêtes en nous qu’à ne pas vouloir à peurs ne pas voir Reviennent les chiens sommes suivant la piste du faon gémissant Quand s’exténuent nues vouloir non castrées Libres jusqu’à Puisque libres qu’à se tuer qu’à ne ployer et Malgré Qu’à vivre puisque la vie la vie la vie fait l’ homme en faire et des pires trop on a connu Ça Puissent insolites bêtes et non castrées et rieuses intempestives S’arracher la langue ma langue ta langue pour mieux te narguer mon enfant mon parent mon amant te narguer grave parce que c’est Grave que tu veuilles me Tu ne me jamais Tu ne jamais ne Me tue toute langue Pendue grâce nous rendue Nus résister À contre Contre les chiens qu’ils soient du Jobbik ou d’ici la Confiance est rompue cultivent les Peurs cultivent les clans cultivons même Comme les chiens du Jobbik tuent le faon Gémissant c’est aussi ici Ici qui Excluent tuent Qui poussent le tabouret de celui qui se pend Tant ils n’ont de morale que discours pantoufles flouant le monde à y mentir à en vomir à en Ça en dentelles discours court le risque de la langue fasciste Comme un chien en Hongrie ou ici rêve voir morts ceux qu’ils appellent déchet Humain Mais la vie la vie va plus loin que les rêves Et sans trêve bêtes non castrées non ne se pendent ni ne se tuent sinon dans leurs Rêves dans leurs rêves Qui sont nos Cauchemars nus Ni muettes ni castrées Cœurs broyés contre est contre Ceux castrés fliquant d’entre-soi de Pureté raciale clanique famille éliminer ceux qui ne se soumettent pas à nous Ceux Libres c’est la pire des choses Leur trouille la pire des choses être libre Être Libre De quelle traverse Contre les pisse-froid contre si bien-pensants contre les Policés philosophés contre les malhonnêtes petit poil queue entre à ne Ne pas choisir ne pas subir Bêtes par peur on nous a dit suivons Bêtes à peu d’envergure à trop imbéciles à vouloir et posséder et régner pour cela mépriser Bêtes qu’à gagner plus vous vous croyez Plus Philosophe vaut plus que femme que rien ne ménage Ou rrom Preuve son salaire cet air petites manières avec ses mots âme grâce mystère À phrases fascistes qui séduisent pour mieux se moquer De tous Tout chez les bourgeois signe le mépris la fausseté tant nocive Creuse Tout craintifs timorés non ne pas déroger La loi du Groupe est la loi le Chef a raison preuve il est chef et nous chéfaillons comme un Chien du Jobbik déclare qui n’est pas du sérail qui ne ploie qui résiste Déchet humain Mais la vie a du Sang a des Nerfs Hors des pistes s’il le faut gémissant Pour la Vie le faon rejoint le papillon ne possédant Libre ne possédant ni peur ni rien Contre héritiers possédants suivant la Piste du faon gémissant Héritiers Praticiens de la mise à Mort Petits Eichmann de tous les jours qui parlent et lippes de déchet humain comme un chien du Jobbik c’est ici et Maintenant Qu’à se tuer soi plutôt que de ronde ne ployer espérer Non ne pas Mais Non castrées Bêtes qu’à ne pas se N’être que Libres À ne se soumettre S’écorche Sans idéal généalogique Qu’à se tuer plutôt qu’Être de famille c’est répéter et ainsi le monde va comme il va et ils s’aiment Se Sans pitié pour la souffrance du monde comme il ne va Pas Reproduire le monde comme il ne va pas bêtes non castrées de quelle traverse quel Désespoir déboulent-elles bêtes à non Plutôt Non plutôt bêtes à S’arracher et dire non non non Non Non NON

Claude Favre

//////////////////////////// Autres documents

Un ABC de la barbarie (Extrait – lettre A) par Jacques-Henri Michot
Ce livre est un dispositif à trois composantes :
– une liste ;
– une contre liste ;
– des notes.
La liste (alphabétique) : celle des stéréotypes « médiatiques » – paroles gelées, poison pour la pensée.
Entre les blocs écrasants ainsi constitués, s’insèrent les entailles d’une contre-liste : citations de voix singulières – écritures, musiques, peintures, films… Rouages d’une petite machine de guerre.

Border
Border, Vidéo-film France/ UK, 2004
27 min. Digibeta PAL, Colour, Stereo
Directed, Produced, Written, Camera, Edited Laura Waddington

Malika
Il y avait d’abord le soleil, ensuite la Nationale 7, et à côté de la N7, des parkings et des immeubles avec des gens à l’intérieur. C’était construit comme ça.
Notre parking est en face de notre immeuble et notre immeuble est en face de notre parking.
Autour de notre parking et de notre immeuble, il y a d’autres immeubles et d’autres parkings.
Un immense champ d’immeubles et de parking qui longe la Nationale 7.