© Image Gaétane Laurent-Darbon. All rights reserved

À cœurs vaillants (on dirait l’aurore)

Une pièce sonore de Muriel Combes

La présente pièce vocale a été écrite, de manière solitaire, pendant l’année 2005. À l’origine de ce texte, il y avait un désir de partager des questions et quelques débuts de réponses quant à ce qu’il pourrait en être de l’amour, et aussi du communisme. Il y avait aussi une fatigue d’un certain type d’écriture, que l’on pourrait dire universitaire, et un désir de donner à entendre certaines choses écrites, endormies dans des livres, comme si des amis nous parlaient au creux de l’oreille ou du cœur.
Son enregistrement s’est déroulé à la fin du mois d’avril 2006, à Rennes, dans la pièce commune d’une maison donnant sur un jardin, et devenue pendant deux semaines salon de lecture et studio radio.
La pièce, gravée sur deux CD audio, a circulé de manière confidentielle. Six ans après, la voici mise à disposition dans sa version initiale.

Il y a des choses dont on ne sait plus comment parler – dont on a trop parlé ? Peut-être, peu importe, on ne sait plus par où les attraper.
Par exemple, l’amour. Ça disparaît. Ça disparaît, et on ne sait plus ce que c’est. Alors, on se tait. On ne sait même pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle que ça disparaisse. Comment savoir. Il faudrait savoir. Savoir dans quoi ça disparaît.
On a pensé, au temps des utopies, que l’amour disparaissait dans le mariage, et qu’il fallait le libérer – en faisant la révolution sexuelle. Libérer l’amour institué dans le mariage, se libérer en même temps du mensonge bourgeois de l’adultère, et faire advenir à la place quelque chose comme une camaraderie érotique. Et puis, l’amour a continué de disparaître, dans le mariage, dans le couple, dans la liberté sexuelle.
Pour donner une idée de ce que c’était qu’être guéri, à l’usage des praticiens de cette thérapie des âmes dont il se voulait l’inventeur, Freud avait proposé : être capable de travailler et d’aimer.
Oui, oui, ça sonne comme un cantique de rééducation des masses – la grande aliénation laborieuse qui tient par le petit bonheur domestique ; la paix des ménages, la paix des cimetières.
La vraie vie fuit la peine salariée et le mirage du bonheur conjugal. D’accord.
D’accord ; et après ?

Muriel Combes 

 

 

 

 

//////////////////////////// Autres documents

F1020020Malika

par Fatima Hallassi

Il y avait d’abord le soleil, ensuite la Nationale 7, et à côté de la N7, des parkings et des immeubles avec des gens à l’intérieur. C’était construit comme ça.
Notre parking est en face de notre immeuble et notre immeuble est en face de notre parking.
Autour de notre parking et de notre immeuble, il y a d’autres immeubles et d’autres parkings.
Un immense champ d’immeubles et de parking qui longe la Nationale 7.

© Image Nathalie Blanchard.« chanson … »

pièce sonore de Florent Draux