Entretien avec Frédéric Pouillaude.
A l’origine de cet ouvrage – « Le désoeuvrement chorégraphique. Etude sur la notion d’oeuvre en danse » – il y avait pour le philosophe Frédéric Pouillaude, la tentative d’un discours philosophique sur la danse contemporaine. Très vite un constat s’est imposé : « l’incapacité de la philosophie et de l’esthétique à penser les pratiques chorégraphiques selon le régime commun de l’oeuvre ». Si la danse n’est pas absente des discours philosophiques, surtout depuis le XX° siècle, (Paul Valéry, Erwin Straus, Alain Badiou …) elle n’y est jamais présente au titre d’oeuvre. Le cas de Nietzsche étant particulier, car même s’il parvient à dire beaucoup grâce à la danse, d’elle il n’en dit rien, de sorte que celle-ci agit essentiellement comme un « opérateur métaphorique ».
Mais loin d’abandonner le projet d’émettre un discours philosophique sur la danse et particulièrement celle dite contemporaine, l’auteur avance l’hypothèse d’un « désoeuvrement chorégraphique » propre au rapport qu’entretiendrait la chorégraphie avec l’oeuvre. Désoeuvrement qui serait le reflet de cette difficulté pour la philosophie d’aborder la danse sous le régime commun de l’oeuvre.
Pour mettre au jour ce « désoeuvrement » l’ouvrage propose comme mode opératoire une définition minimale de l’oeuvre afin de déterminer les conditions requises pour qu’un geste expressif, quel qu’il soit, puisse prétendre à la catégorie d’oeuvre. Ainsi, nous découvrons au fil de la lecture, que la danse, si elle relève bien de la catégorie d’oeuvre, c’est sous le régime spécifique du désoeuvrement. La danse fait oeuvre en abîmant l’oeuvre.
Comment expliquer que ce qui identifie un objet est justement cela-même qui le défait ? Une parenthèse avant de poursuivre, pour esquisser le champs philosophique qui s’ouvre ici : Si l’ouvrage s’écrit sous le régime philosophique de l’ontologie, laissant de côté la valeur des oeuvres, il propose une approche de l’ontologie à ses bords, là où justement elle se révèle impuissante à circonscrire l’oeuvre. Loin donc d’opérer un violent retour à l’identité l’auteur affronte l’aporie ontologique par une pensée du négatif tout aussi bien que de l’excès. Et c’est en ce sens qu’il faut sûrement entendre les ancrages philosophique de ce concept de « désoeuvrement » tel qu’énoncé par Geroges Bataille, Maurice Blanchot et Jean-Luc Nancy. Mais refermons cette parenthèse et précisons ce que l’auteur entend par oeuvre.
Une oeuvre peut être identifié selon deux critères dépendant l’un de l’autre. D’une part, que le geste artistique fasse l’objet d’un partage entre l’auteur et un public (l’espace scénique pour les arts de performance), et d’autre part, qu’il soit structuré de tel sorte qu’il porte en lui la possibilité de son itération, soit quelque chose d’une écriture, d’une trace qui permette sa transmission.
La première exigence renvoi à l’exposition du geste artistique, son avoir lieu. Etant donné qu’il ne peut exister que sous le régime d’un avec, s’il veut faire oeuvre, son avoir lieu est toujours celui d’une scène comme condition de l’échappée du sens. C’est cette échappée du sens que Valéry ne voit pas dans la danse. Jamais elle n’y est pensée comme adresse dans ses écrits, mais comme « surplus de force » avant toute détermination technique (c’est-à-dire avec Philippe Lacoue-Labarthe, hors langage). La danse, « du même élan que la vie et en même temps échappement et rupture essentielle. Sorte de seconde nature où ne cesse de s’y attester la première » nous dit Frédéric Pouillaude à propos des textes de Valéry. La danse ne dit rien, parce qu’elle est sans dehors, présence pure qui ne laisse de place qu’au regard du voyeur.
Tout autrement pour Mallarmé, contemporain de Valéry. « C’est toujours depuis la place du spectateur que Mallarmé décrit la danse. Là où Valéry se donne pour objet l’intériorité d’une expérience corporelle, dérobée à tout partage et fantasmée depuis le regard non vu du voyeur. Chez Mallarmé, la danse est sans dedans. » Cependant cette extériorité de la danse n’est pas pour autant l’assurance d’un sens proprement chorégraphique. Sans imagination, c’est l’ennui garantie nous dit Mallarmé, de sorte qu’en lieu et place d’un propos proprement chorégraphique « le poète ne trouve dans les tracés de la danseuse que l’occasion de sa propre rêverie, seule institutrice du sens. »
Mais peut-on penser un sens qui serait proprement chorégraphique ? C’est en isolant le chorégraphique du reste des arts de la performance que l’auteur tente d’affronter cette question. La danse ne trouverait son autonomie au sein du spectacle que depuis relativement peu de temps et sous le mode d’une certaine impureté. La danse, écrit Frédéric Pouillaude, « interdit l’isolation d’un champ artistique particulier comme fondement identitaire de l’objet». «Alliage de musique, de danse, de textes, de lumières, de costumes et de décors, l’objet chorégraphique n’existerait que dans la rencontre évènementielle des différents champs qui le constituent». «A travers la danse, c’est l’hétérogénéité constitutive du spectacle; toujours mélangé, toujours impur et toujours collectif, qui se donnerait à penser. » Une approche de l’oeuvre chorégraphique qui fait signe vers le terme grec de « choréia ». Ainsi, dans le spectacle de danse tout participe à la définition de l’oeuvre. « Il est l’un des seul arts du spectacle à ne pas résorber et hiérarchiser l’hétérogénéité des champs spectaculaire, à ne pas rabattre l’impureté propre à tout spectacle sur un élément unique où l’oeuvre trouverait à se définir de façon homogène.» La danse comme «oeuvre-paradoxale». « Le spectacle de danse, parce qu’il ne peut se résorber en aucune partition, en aucune archive, parce qu’il réside tout entier dans la rencontre évènementielle des champs qui le constituent, s’entend alors comme le paradigme d’un mystère : le mystère de la «première fois», le mystère d’une présence sauvage qui se dérobe dans le temps même de son exhibition. » Tel serait l’échappé du sens de l’oeuvre chorégraphique, «une machine polyphonique où les différents champs artistiques formeraient un tout inaccessible hors de l’évènement », laissant libre court à la rêverie Mallarméenne, véritable spectateur émancipé. De fait l’oscillation constante dans l’histoire de la danse entre abstraction et expression doit s’entendre comme une tension propre à l’objet chorégraphique et non comme une simple fluctuation de l’histoire.
Mais alors, si la danse ne peut se résorber en aucune partition, contrairement au théâtre ou à la musique, si son sens échappe à toute fixité et n’a lieu que dans le temps de l’évènement, sous quel mode non moins paradoxale répond t-elle au critère d’itération ? Malgré les tentatives d’une écriture pour la danse – notations Feuillet, Noverre, la cinétographie de Laban, ce que Bernard Stiegler nomme grammatisation du geste – ce n’est pas sous le régime du graphe que le geste chorégraphique s’ouvre à son itération. Ainsi l’oeuvre chorégraphique est saisie par Frédéric Pouillaude selon l’étrange spécificité de «ce qui se répète sans s’écrire », disqualifiant au passage les travaux de Nelson Goodman et après lui de Gérard Genette sans pour autant renoncer à leurs méthodologie d’identification de l’oeuvre. Si l’identité des oeuvres chorégraphique ne peut se libérer en une idéalité extérieur et indifféremment disponible c’est que la transmission des oeuvres serait «l’espace où s’invente, dans l’entrecroisement des corps, l’identité même de l’oeuvre, son corps absent ». Car la danse se passe d’un corps présent à un autre corps présent mobilisant ensemble tout une archi-écriture (vocabulaires, techniques) et tout un ensemble hétérogène de traces, ce que l’auteur nomme «un horizon de présence généralisé ». De sorte que l’oeuvre chorégraphique se défait dès lors qu’elle ne tient plus dans le temps de la performance sans pour autant totalement disparaître.
A ce second critère de la survie de l’oeuvre, dans son rapport avec la mort, l’oeuvre chorégraphique y répond par une plasticité étonnante du concept d’oeuvre rejoignant ainsi la rêverie Mallarméenne d’une recomposition de l’oeuvre qui n’a lieu qu’en présence.
Ainsi et c’est ici la conclusion de ce bel ouvrage, la dimension de la survie de l’oeuvre exige d’abord que l’oeuvre s’expose. Et cette subordination de la survie de l’oeuvre vis-à-vis de la publicité en appel à un geste comme en excès sur elle-même, qui n’est rien d’autre que l’oeuvre toujours pris dans son devenir oeuvre. La danse serait alors un art du geste qui négocierait sa survie dans son actualisation par opposition à un art de la trace qui ferait de l’inscription mémorielle un vecteur artistique propre.
Texte à propos de l’ouvrage « Le désoeuvrement chorégraphique. Etude de la notion d’oeuvre en danse » de Frédéric Pouillaude, maître de conférence à l’université Paris IV- Sorbonne.
Entretien : Emmanuel Moreira
Le désoeuvrement chorégraphique, Frédéric Pouillaude
Entretien avec Frédéric Pouillaude.
A l’origine de cet ouvrage – « Le désoeuvrement chorégraphique. Etude sur la notion d’oeuvre en danse » – il y avait pour le philosophe Frédéric Pouillaude, la tentative d’un discours philosophique sur la danse contemporaine. Très vite un constat s’est imposé : « l’incapacité de la philosophie et de l’esthétique à penser les pratiques chorégraphiques selon le régime commun de l’oeuvre ». Si la danse n’est pas absente des discours philosophiques, surtout depuis le XX° siècle, (Paul Valéry, Erwin Straus, Alain Badiou …) elle n’y est jamais présente au titre d’oeuvre. Le cas de Nietzsche étant particulier, car même s’il parvient à dire beaucoup grâce à la danse, d’elle il n’en dit rien, de sorte que celle-ci agit essentiellement comme un « opérateur métaphorique ».
Mais loin d’abandonner le projet d’émettre un discours philosophique sur la danse et particulièrement celle dite contemporaine, l’auteur avance l’hypothèse d’un « désoeuvrement chorégraphique » propre au rapport qu’entretiendrait la chorégraphie avec l’oeuvre. Désoeuvrement qui serait le reflet de cette difficulté pour la philosophie d’aborder la danse sous le régime commun de l’oeuvre.
Pour mettre au jour ce « désoeuvrement » l’ouvrage propose comme mode opératoire une définition minimale de l’oeuvre afin de déterminer les conditions requises pour qu’un geste expressif, quel qu’il soit, puisse prétendre à la catégorie d’oeuvre. Ainsi, nous découvrons au fil de la lecture, que la danse, si elle relève bien de la catégorie d’oeuvre, c’est sous le régime spécifique du désoeuvrement. La danse fait oeuvre en abîmant l’oeuvre.
Comment expliquer que ce qui identifie un objet est justement cela-même qui le défait ? Une parenthèse avant de poursuivre, pour esquisser le champs philosophique qui s’ouvre ici : Si l’ouvrage s’écrit sous le régime philosophique de l’ontologie, laissant de côté la valeur des oeuvres, il propose une approche de l’ontologie à ses bords, là où justement elle se révèle impuissante à circonscrire l’oeuvre. Loin donc d’opérer un violent retour à l’identité l’auteur affronte l’aporie ontologique par une pensée du négatif tout aussi bien que de l’excès. Et c’est en ce sens qu’il faut sûrement entendre les ancrages philosophique de ce concept de « désoeuvrement » tel qu’énoncé par Geroges Bataille, Maurice Blanchot et Jean-Luc Nancy. Mais refermons cette parenthèse et précisons ce que l’auteur entend par oeuvre.
Une oeuvre peut être identifié selon deux critères dépendant l’un de l’autre. D’une part, que le geste artistique fasse l’objet d’un partage entre l’auteur et un public (l’espace scénique pour les arts de performance), et d’autre part, qu’il soit structuré de tel sorte qu’il porte en lui la possibilité de son itération, soit quelque chose d’une écriture, d’une trace qui permette sa transmission.
La première exigence renvoi à l’exposition du geste artistique, son avoir lieu. Etant donné qu’il ne peut exister que sous le régime d’un avec, s’il veut faire oeuvre, son avoir lieu est toujours celui d’une scène comme condition de l’échappée du sens. C’est cette échappée du sens que Valéry ne voit pas dans la danse. Jamais elle n’y est pensée comme adresse dans ses écrits, mais comme « surplus de force » avant toute détermination technique (c’est-à-dire avec Philippe Lacoue-Labarthe, hors langage). La danse, « du même élan que la vie et en même temps échappement et rupture essentielle. Sorte de seconde nature où ne cesse de s’y attester la première » nous dit Frédéric Pouillaude à propos des textes de Valéry. La danse ne dit rien, parce qu’elle est sans dehors, présence pure qui ne laisse de place qu’au regard du voyeur.
Tout autrement pour Mallarmé, contemporain de Valéry. « C’est toujours depuis la place du spectateur que Mallarmé décrit la danse. Là où Valéry se donne pour objet l’intériorité d’une expérience corporelle, dérobée à tout partage et fantasmée depuis le regard non vu du voyeur. Chez Mallarmé, la danse est sans dedans. » Cependant cette extériorité de la danse n’est pas pour autant l’assurance d’un sens proprement chorégraphique. Sans imagination, c’est l’ennui garantie nous dit Mallarmé, de sorte qu’en lieu et place d’un propos proprement chorégraphique « le poète ne trouve dans les tracés de la danseuse que l’occasion de sa propre rêverie, seule institutrice du sens. »
Mais peut-on penser un sens qui serait proprement chorégraphique ? C’est en isolant le chorégraphique du reste des arts de la performance que l’auteur tente d’affronter cette question. La danse ne trouverait son autonomie au sein du spectacle que depuis relativement peu de temps et sous le mode d’une certaine impureté. La danse, écrit Frédéric Pouillaude, « interdit l’isolation d’un champ artistique particulier comme fondement identitaire de l’objet». «Alliage de musique, de danse, de textes, de lumières, de costumes et de décors, l’objet chorégraphique n’existerait que dans la rencontre évènementielle des différents champs qui le constituent». «A travers la danse, c’est l’hétérogénéité constitutive du spectacle; toujours mélangé, toujours impur et toujours collectif, qui se donnerait à penser. » Une approche de l’oeuvre chorégraphique qui fait signe vers le terme grec de « choréia ». Ainsi, dans le spectacle de danse tout participe à la définition de l’oeuvre. « Il est l’un des seul arts du spectacle à ne pas résorber et hiérarchiser l’hétérogénéité des champs spectaculaire, à ne pas rabattre l’impureté propre à tout spectacle sur un élément unique où l’oeuvre trouverait à se définir de façon homogène.» La danse comme «oeuvre-paradoxale». « Le spectacle de danse, parce qu’il ne peut se résorber en aucune partition, en aucune archive, parce qu’il réside tout entier dans la rencontre évènementielle des champs qui le constituent, s’entend alors comme le paradigme d’un mystère : le mystère de la «première fois», le mystère d’une présence sauvage qui se dérobe dans le temps même de son exhibition. » Tel serait l’échappé du sens de l’oeuvre chorégraphique, «une machine polyphonique où les différents champs artistiques formeraient un tout inaccessible hors de l’évènement », laissant libre court à la rêverie Mallarméenne, véritable spectateur émancipé. De fait l’oscillation constante dans l’histoire de la danse entre abstraction et expression doit s’entendre comme une tension propre à l’objet chorégraphique et non comme une simple fluctuation de l’histoire.
Mais alors, si la danse ne peut se résorber en aucune partition, contrairement au théâtre ou à la musique, si son sens échappe à toute fixité et n’a lieu que dans le temps de l’évènement, sous quel mode non moins paradoxale répond t-elle au critère d’itération ? Malgré les tentatives d’une écriture pour la danse – notations Feuillet, Noverre, la cinétographie de Laban, ce que Bernard Stiegler nomme grammatisation du geste – ce n’est pas sous le régime du graphe que le geste chorégraphique s’ouvre à son itération. Ainsi l’oeuvre chorégraphique est saisie par Frédéric Pouillaude selon l’étrange spécificité de «ce qui se répète sans s’écrire », disqualifiant au passage les travaux de Nelson Goodman et après lui de Gérard Genette sans pour autant renoncer à leurs méthodologie d’identification de l’oeuvre. Si l’identité des oeuvres chorégraphique ne peut se libérer en une idéalité extérieur et indifféremment disponible c’est que la transmission des oeuvres serait «l’espace où s’invente, dans l’entrecroisement des corps, l’identité même de l’oeuvre, son corps absent ». Car la danse se passe d’un corps présent à un autre corps présent mobilisant ensemble tout une archi-écriture (vocabulaires, techniques) et tout un ensemble hétérogène de traces, ce que l’auteur nomme «un horizon de présence généralisé ». De sorte que l’oeuvre chorégraphique se défait dès lors qu’elle ne tient plus dans le temps de la performance sans pour autant totalement disparaître.
A ce second critère de la survie de l’oeuvre, dans son rapport avec la mort, l’oeuvre chorégraphique y répond par une plasticité étonnante du concept d’oeuvre rejoignant ainsi la rêverie Mallarméenne d’une recomposition de l’oeuvre qui n’a lieu qu’en présence.
Ainsi et c’est ici la conclusion de ce bel ouvrage, la dimension de la survie de l’oeuvre exige d’abord que l’oeuvre s’expose. Et cette subordination de la survie de l’oeuvre vis-à-vis de la publicité en appel à un geste comme en excès sur elle-même, qui n’est rien d’autre que l’oeuvre toujours pris dans son devenir oeuvre. La danse serait alors un art du geste qui négocierait sa survie dans son actualisation par opposition à un art de la trace qui ferait de l’inscription mémorielle un vecteur artistique propre.
Texte à propos de l’ouvrage « Le désoeuvrement chorégraphique. Etude de la notion d’oeuvre en danse » de Frédéric Pouillaude, maître de conférence à l’université Paris IV- Sorbonne.
Entretien : Emmanuel Moreira
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