Louis-Georges Tin est professeur de littérature, président du CRAN, fondateur de l’observatoire de la vie hétérosexuelle et auteur du dictionnaire de l’homophobie (PUF). Il dirige la collection « sexe en tous genre » chez Autrement, dans laquelle est paru l’un de ses livres « L’invention de la culture hétérosexuelle ». L’entretien portera sur ce livre, mais puisque les questions de genres et de sexualités renvoient toujours à un « ordre symbolique masculin, blanc, bourgeois, catholique » nous aborderons une thématique soulevée par le Conseil Représentatif des Aassociations Noires (l’affirmative action). Le questionnement inaugural du livre porte sur une de ces évidences partagées, qui, à force d’être relayées tel un énoncé flottant, finissent par ne plus être l’objet d’un questionnement. De quoi s’agit-il ? D’une question simple : « Pourquoi certains individus sont-ils plutôt attirés par les personnes du sexe opposé ? » Ou encore : « Pourquoi parlons-nous si peu de l’hétérosexualité ? » Avec ce livre, la culture hétérosexuelle est invitée à s’expliquer. Car si elle domine c’est par un tour de force historique, par une lutte contre d’autres modes d’existences entre les êtres. Ce livre nous invite à faire la généalogie de cette culture, à reconnaître ceux et celles qu’elle a tu et qu’elle continue de taire, à revisiter son mythe fondateur, pour libérer la notion d’amour de son emprise afin qu’il soit à réinventer.

Louis-georges Tin.mp3

Entretien radiophonique et réalisation : Emmanuel Moreira
Musique : Brigitte Fontaine / Nina Simone

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Eric Fassin, entretien