.Je suis dans la chambre d’hôtel
Personne ne sait où je suis
J’ai transformé toutes les chambres d’hôtel
En quartier général secret c’est moi qui ai la clé
la femme de ménage aussi elle je l’ai louée avec la chambre
Pour qu’elle fouille juste ce qu’il faut armoire valises poches
Pour que sans qu’elle le sache elle soit mon témoin
j’ai loué aussi les chauffeur de taxi ils se succèdent
ils parlent toutes les langues ils sont moins fiables
mais ils trouvent toujours une affaire à traiter entre la portière
et le trottoir la furtivité est excitante parfois elle devient mécanique
elle n’a plus sa tête elle accélère
elle fait passer n’importe quoi
de mains en main vente express de lots de montres de soutiens-gorge
ou de cigarillos transalpins la furtivité nous repose parfois
hier sur le palier la femme de ménage –
nous nous ressemblons beaucoup – m’a dit « j’ai une maladie
mortelle (tout le monde d’ailleurs mais plus ou moins)
c’est quelque chose dont personne ne veut rien savoir
il est probable que tout le monde va fuir peu à peu ce qui est bien normal
discrètement en s’éclipsant un beau jour je ne verrai plus personne
je pourrai dire qu’ils sont morts et que je suis encore vivante »
donc j’ai une femme de ménage qui parle j’ai des chauffeurs de taxi
et j’ai ma chambre d’hôtel c’est mon quartier général
j’ai transformé – personne ne le sais sauf moi – toutes les chambres
du monde en chambre d’hôtel et ma chambre en toutes les chambres
du monde où tout peut arriver et toutes les personnes rencontrées
dans l’escalier d’une façon ou d’une autre sont à mon service
et toute les voitures sont mes taxis-limousines
j’emploie ainsi à peu près le monde entier
par petites vagues qui se succèdent – personne ne s’en doute
mais au fond ça ne regarde personne – donc j’ai une femme de ménage
j’ai des chauffeur de taxi et j’ai ma chambre d’hôtel c’est mon quartier général
ils ne sont au courant de rien moi-même je soupçonne que parfois
sans le savoir je suis la femme de ménage de l’étage ou la secrétaire
du gérant qui lui-même est le chauffeur de taxi qui recueille
les confidences de la femme de ménage et l’embrasse en secret dans le noir
s’en est-il rendu compte ? Le sait-il ?
donc j’ai ma chambre d’hôtel où entre dès qu’on ouvre
la fenêtre poussés par les grands courants de l’air des messages
de toutes parts un grand mélange toute une vie
+ celles des ancêtres avec leurs parfums bien à eux bien mixés
+ les vies rêvées + celles dont je ne sais encore rien
Dans ma chambre d’hôtel entrent impeccablement conduits
l’insaisissable le palpable le grand manuscrit roulé l’éventail
des sentiments contradictoires un papyrus chinois un odorant
cahier japonais des feuilles à franges les grandes marges
pour la trahison pour aucun regret les prières des apeurés
et l’espoir en petites lettres parfois presque lisibles un vrai empire
j’y suis bien il y a les livres qui m’ont accouchée entre les jambes
de ma mère si chavirée si intense ce jour-là chair souple
pneumatique douce élastique
aujourd’hui j’ai une chambre d’hôtel voguant sur les trous d’air
c’est surprenant c’est une bonne place où se précipitent
les éléments d’une foule une polyphonie organisée
à décrypter de la fenêtre de ma chambre j’entends le tumulte
rouge de ce buisson de roses où chaque brin est perceptible ici je retrouve tous
ceux qui sont entre-deux presque tout le monde
sauf les grands autistes et les pierres solipsistes
(interrogés les élèves de classe terminale ne savaient pas
ce que voulait dire « tumulte »)
maintenant nous voici dans un avion nous attendons le départ
ivresse des parois la carlingue vibre le son monte
un autre avion passe par-dessus le nôtre
je le vois venir de la droite en s’élevant ingénument
mon voisin me prend la main il la serre il a peur
je lui dis que nous sommes déjà morts plusieurs fois
que je me suis réveillée plusieurs fois nous ne sommes pas encore morts
une fois pour toutes chaque instant est un son que l’on doit décoller
des autres avec des outils efficaces (large base d’une truelle
pelle à gâteau)
il fallait prendre cet avion – je l’ai pris au vol – qui refait du vide
entre les mots c’est reparti quel bonheur!
(la chaîne des mots parle de nouveau toute seule s’élance fait des volutes)
C’est une affaire de confiance dans le déroulement de la bande-son
mon voisin murmure des phrases folles
Je me demande s’il n’est pas AUSSI un brin d’herbe qui ne sait pas
qu’il existe si je ne suis pas aussi une forêt qui oscille
doucement dans la nuit – Grande lune – Sans le savoir
si nous ne sommes pas tous les deux ce souffle qui anime l’air
vraiment il va falloir que je vive au-dessus de mes moyens
très largement sans pitié pour les fréquences insupportables
l’endettement et ses retours rapides je paierai ma dette
sous forme d’intervalles il faut profiter absolument
de ce moment risqué de ce superbe-danger où j’ai encore
toute ma tête tendre les liens faire provision de musique
ne pas perdre le ton l’accent tout ça qui vole en faisant
halte sur la base aéroportée avant de repartir presque aussitôt
les avions arrivent de tous les côtés
là sur la base ! un coup de rein et hop ! Hop !
nous ne savons pas vraiment pas ce qui va se passer
parfois on le sait un peu plus
que la plupart tenir jusqu’au bout l’artifice des formes
la syntaxe la place des mots le poids des sons
le gracieux passage des avions le souffle léger
je n’ai jamais cherché c’est vrai
et avec plus ou moins de bonheur – que le point où le langage
s’ouvre à pic sur le choix de la différence absolue
le moment est venu le moment est venu le moment
est venu le moment est venu le moment est venu
tout ça c’est mon capital je n’ai
pas les clés de la banque mais le coffre-fort a des fuites
et le gardien dort souvent il a de la moralité
il y a un trou dans le tissage des mots un labyrinthe
c’est par là qu’on se sauve et qu’on est sauvé je suis incorrigible
c’est sûr je mourrai en croyant à la vertu des phrases ouvertes
surtout quand elles nous manquent le moment est venu le moment
est venu je les mets en banderoles et je les accroche
à la balustrade des ponts splendides elles s’installent vibrantes
dans l’air en fait je viens faire fonctionner la grande machine
soufflante absolument gratuite du vent parfois je pose les phrases
sur les statues comme une étole je l’ai accroche aux arbres
je les jette – le pari du semeur – sur les arbustes légers
pour avancer sur le souffle continuer la phrase où chacun doit choisir
forcément même si le bulletin blanc même si la fuite
ne pas perdre le ton ne pas perdre la base la boîte à rythmes
ne pas perdre le battement ne pas le perdre ne pas perdre le ton
ne pas perdre le souffle
mon cher laurent je suis dans la chambre d’hôtel
personne ne sait où je suis
un tigre s’est endormi sur le lit je marche doucement
un ange m’a offert un cours de stratégie
j’ai du mal à lire le texte change tout le temps
enfin il n’y a pas de temps à perdre il paraît que ce sera plus dur
je ne suis pas sûre de pouvoir travailler
peut-être est-ce une chance il me faudra quitter beaucoup de choses
c’est un chemin miné parler de soi en période
excessivement basse risque de disparition sous la tente
à oxygène risque d’ivresse incontrôlable et il y a
les assassins ne les oublions pas c’est tellement excitant
le pouvoir sur les autres
il faut lire Hobbes
au fond il suffit que ça reste ouvert on prend la route
on prend la route dans ses bras on embrasse l’aube d’été
lui on dirait tous les matins qu’il par chasser dans la forêt
d’abord il prend sa femme puis il prend la porte il prend
les rues il monte aux arbres il est parfumé comme un bouquet
de branches de pin les commerçants l’aime beaucoup
il éclaire les vitrines il s’installe et ça clignote il croit un peu
trop à demain mais il n’a pas tort pas du tout
car c’est un beau bandit il ment souvent ne peut rien
faire d’autre car il improvise à vue tellement de valises
oubliées qui reviennent comme ça en travers du chemin
mais c’est comme ça qu’il vit n’arrête pas de s’alléger
et d’être lourd il a un accord avec le système
des marées moi je perds la mémoire c’est effrayant je fais
de nouvelles fautes d’orthographe mais ça revient souvent
le femme de ménage est derrière la porte j’entends son chant
elle a une voix claire traversante d’est en ouest
elle dort maintenant avec le garçon d’étage et après elle rejoint
le gérant pour la nuit moi je suis dans la chambre d’hôtel
personne ne sais où je suis
Josée Lapeyrère
Je suis dans la chambre d’hôtel, extrait d’un texte eponyme inédit,
est paru une première fois dans le journal La Res Poetica en septembre 2007.
Remerciement : Laurent Cauwet
//////////////////////////////// Autres documents
par Hélène Bordes
Je mourrais de boire ou de cette envie de boire, j’en mourrai, je pense. De ces liquides et de ces nuits à boire et au matin bus. Je bois je le sais, depuis longtemps. Quelque chose de l’alcool m’a raflé une jeunesse promise. Peut-être. Ce que je sais c’est que je bois jeune encore. Le visage que je peux voir en subit encore une transformation secrète. Je suis seule à assister à cette métamorphose non achevée. Bientôt il sera défait, définitivement.
Je suis dans la chambre d’hôtel
.Je suis dans la chambre d’hôtel
Personne ne sait où je suis
J’ai transformé toutes les chambres d’hôtel
En quartier général secret c’est moi qui ai la clé
la femme de ménage aussi elle je l’ai louée avec la chambre
Pour qu’elle fouille juste ce qu’il faut armoire valises poches
Pour que sans qu’elle le sache elle soit mon témoin
j’ai loué aussi les chauffeur de taxi ils se succèdent
ils parlent toutes les langues ils sont moins fiables
mais ils trouvent toujours une affaire à traiter entre la portière
et le trottoir la furtivité est excitante parfois elle devient mécanique
elle n’a plus sa tête elle accélère
elle fait passer n’importe quoi
de mains en main vente express de lots de montres de soutiens-gorge
ou de cigarillos transalpins la furtivité nous repose parfois
hier sur le palier la femme de ménage –
nous nous ressemblons beaucoup – m’a dit « j’ai une maladie
mortelle (tout le monde d’ailleurs mais plus ou moins)
c’est quelque chose dont personne ne veut rien savoir
il est probable que tout le monde va fuir peu à peu ce qui est bien normal
discrètement en s’éclipsant un beau jour je ne verrai plus personne
je pourrai dire qu’ils sont morts et que je suis encore vivante »
donc j’ai une femme de ménage qui parle j’ai des chauffeurs de taxi
et j’ai ma chambre d’hôtel c’est mon quartier général
j’ai transformé – personne ne le sais sauf moi – toutes les chambres
du monde en chambre d’hôtel et ma chambre en toutes les chambres
du monde où tout peut arriver et toutes les personnes rencontrées
dans l’escalier d’une façon ou d’une autre sont à mon service
et toute les voitures sont mes taxis-limousines
j’emploie ainsi à peu près le monde entier
par petites vagues qui se succèdent – personne ne s’en doute
mais au fond ça ne regarde personne – donc j’ai une femme de ménage
j’ai des chauffeur de taxi et j’ai ma chambre d’hôtel c’est mon quartier général
ils ne sont au courant de rien moi-même je soupçonne que parfois
sans le savoir je suis la femme de ménage de l’étage ou la secrétaire
du gérant qui lui-même est le chauffeur de taxi qui recueille
les confidences de la femme de ménage et l’embrasse en secret dans le noir
s’en est-il rendu compte ? Le sait-il ?
donc j’ai ma chambre d’hôtel où entre dès qu’on ouvre
la fenêtre poussés par les grands courants de l’air des messages
de toutes parts un grand mélange toute une vie
+ celles des ancêtres avec leurs parfums bien à eux bien mixés
+ les vies rêvées + celles dont je ne sais encore rien
Dans ma chambre d’hôtel entrent impeccablement conduits
l’insaisissable le palpable le grand manuscrit roulé l’éventail
des sentiments contradictoires un papyrus chinois un odorant
cahier japonais des feuilles à franges les grandes marges
pour la trahison pour aucun regret les prières des apeurés
et l’espoir en petites lettres parfois presque lisibles un vrai empire
j’y suis bien il y a les livres qui m’ont accouchée entre les jambes
de ma mère si chavirée si intense ce jour-là chair souple
pneumatique douce élastique
aujourd’hui j’ai une chambre d’hôtel voguant sur les trous d’air
c’est surprenant c’est une bonne place où se précipitent
les éléments d’une foule une polyphonie organisée
à décrypter de la fenêtre de ma chambre j’entends le tumulte
rouge de ce buisson de roses où chaque brin est perceptible ici je retrouve tous
ceux qui sont entre-deux presque tout le monde
sauf les grands autistes et les pierres solipsistes
(interrogés les élèves de classe terminale ne savaient pas
ce que voulait dire « tumulte »)
maintenant nous voici dans un avion nous attendons le départ
ivresse des parois la carlingue vibre le son monte
un autre avion passe par-dessus le nôtre
je le vois venir de la droite en s’élevant ingénument
mon voisin me prend la main il la serre il a peur
je lui dis que nous sommes déjà morts plusieurs fois
que je me suis réveillée plusieurs fois nous ne sommes pas encore morts
une fois pour toutes chaque instant est un son que l’on doit décoller
des autres avec des outils efficaces (large base d’une truelle
pelle à gâteau)
il fallait prendre cet avion – je l’ai pris au vol – qui refait du vide
entre les mots c’est reparti quel bonheur!
(la chaîne des mots parle de nouveau toute seule s’élance fait des volutes)
C’est une affaire de confiance dans le déroulement de la bande-son
mon voisin murmure des phrases folles
Je me demande s’il n’est pas AUSSI un brin d’herbe qui ne sait pas
qu’il existe si je ne suis pas aussi une forêt qui oscille
doucement dans la nuit – Grande lune – Sans le savoir
si nous ne sommes pas tous les deux ce souffle qui anime l’air
vraiment il va falloir que je vive au-dessus de mes moyens
très largement sans pitié pour les fréquences insupportables
l’endettement et ses retours rapides je paierai ma dette
sous forme d’intervalles il faut profiter absolument
de ce moment risqué de ce superbe-danger où j’ai encore
toute ma tête tendre les liens faire provision de musique
ne pas perdre le ton l’accent tout ça qui vole en faisant
halte sur la base aéroportée avant de repartir presque aussitôt
les avions arrivent de tous les côtés
là sur la base ! un coup de rein et hop ! Hop !
nous ne savons pas vraiment pas ce qui va se passer
parfois on le sait un peu plus
que la plupart tenir jusqu’au bout l’artifice des formes
la syntaxe la place des mots le poids des sons
le gracieux passage des avions le souffle léger
je n’ai jamais cherché c’est vrai
et avec plus ou moins de bonheur – que le point où le langage
s’ouvre à pic sur le choix de la différence absolue
le moment est venu le moment est venu le moment
est venu le moment est venu le moment est venu
tout ça c’est mon capital je n’ai
pas les clés de la banque mais le coffre-fort a des fuites
et le gardien dort souvent il a de la moralité
il y a un trou dans le tissage des mots un labyrinthe
c’est par là qu’on se sauve et qu’on est sauvé je suis incorrigible
c’est sûr je mourrai en croyant à la vertu des phrases ouvertes
surtout quand elles nous manquent le moment est venu le moment
est venu je les mets en banderoles et je les accroche
à la balustrade des ponts splendides elles s’installent vibrantes
dans l’air en fait je viens faire fonctionner la grande machine
soufflante absolument gratuite du vent parfois je pose les phrases
sur les statues comme une étole je l’ai accroche aux arbres
je les jette – le pari du semeur – sur les arbustes légers
pour avancer sur le souffle continuer la phrase où chacun doit choisir
forcément même si le bulletin blanc même si la fuite
ne pas perdre le ton ne pas perdre la base la boîte à rythmes
ne pas perdre le battement ne pas le perdre ne pas perdre le ton
ne pas perdre le souffle
mon cher laurent je suis dans la chambre d’hôtel
personne ne sait où je suis
un tigre s’est endormi sur le lit je marche doucement
un ange m’a offert un cours de stratégie
j’ai du mal à lire le texte change tout le temps
enfin il n’y a pas de temps à perdre il paraît que ce sera plus dur
je ne suis pas sûre de pouvoir travailler
peut-être est-ce une chance il me faudra quitter beaucoup de choses
c’est un chemin miné parler de soi en période
excessivement basse risque de disparition sous la tente
à oxygène risque d’ivresse incontrôlable et il y a
les assassins ne les oublions pas c’est tellement excitant
le pouvoir sur les autres
il faut lire Hobbes
au fond il suffit que ça reste ouvert on prend la route
on prend la route dans ses bras on embrasse l’aube d’été
lui on dirait tous les matins qu’il par chasser dans la forêt
d’abord il prend sa femme puis il prend la porte il prend
les rues il monte aux arbres il est parfumé comme un bouquet
de branches de pin les commerçants l’aime beaucoup
il éclaire les vitrines il s’installe et ça clignote il croit un peu
trop à demain mais il n’a pas tort pas du tout
car c’est un beau bandit il ment souvent ne peut rien
faire d’autre car il improvise à vue tellement de valises
oubliées qui reviennent comme ça en travers du chemin
mais c’est comme ça qu’il vit n’arrête pas de s’alléger
et d’être lourd il a un accord avec le système
des marées moi je perds la mémoire c’est effrayant je fais
de nouvelles fautes d’orthographe mais ça revient souvent
le femme de ménage est derrière la porte j’entends son chant
elle a une voix claire traversante d’est en ouest
elle dort maintenant avec le garçon d’étage et après elle rejoint
le gérant pour la nuit moi je suis dans la chambre d’hôtel
personne ne sais où je suis
Josée Lapeyrère
Je suis dans la chambre d’hôtel, extrait d’un texte eponyme inédit,
est paru une première fois dans le journal La Res Poetica en septembre 2007.
Remerciement : Laurent Cauwet
//////////////////////////////// Autres documents
Nuit du 17 août
par Hélène Bordes
Je mourrais de boire ou de cette envie de boire, j’en mourrai, je pense. De ces liquides et de ces nuits à boire et au matin bus. Je bois je le sais, depuis longtemps. Quelque chose de l’alcool m’a raflé une jeunesse promise. Peut-être. Ce que je sais c’est que je bois jeune encore. Le visage que je peux voir en subit encore une transformation secrète. Je suis seule à assister à cette métamorphose non achevée. Bientôt il sera défait, définitivement.
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