Terre. Immonde et maudite. Terre. Plate et molle. Terre. Immonde et maudite terre. Plate et molle. Aussi molle que plate. Aussi molle que dure. Aussi dure que ronde. Terre. Terre maudit. Tout maudit. La boue maudite. Le champ maudit. Le champ de terre maudit. Que tout maudit. La terre plate maudite. Que tout maudit. Est immonde. Maudit le plat du sol maudit. Maudit l’animal petit maudit. Maudit la femme folle maudite. Maudit la bête folle maudite. Maudit le ciel lourd. De la terre plate ciel épais. Maudit. Terre et brouillard du jour. Maudit. Maudit aussi le brouillard de nuit maudit aussi l’animal gros maudit aussi la femme à tête entière. Maudit. La terre maudite recouvre tout. Aussi sont maudits germes épousailles et entrailles. Il n’y a pas de sol. Il n’y a pas de sols qui ne soient maudits. Et qui maudits ne laissent aucun sol. Sans air, sans lieux, sans sols qui ne soient maudits. Terre plate et ronde maudit. Se tourne vers le dessous du monde. Maudit et de terre maudite. Terre.
Terre plate et maudit sol. Terre ronde et courbure de tête. Sans relâche. Sous les mains. Sans relâche. Hachée tassée. Les maudits quand la terre immonde. Avec les blés pourris fauchés comme maudits. Sans relâche. Quand chiens hurlent vaches grosses de peur et du mal de terre plate maudite. Passée sans relâche à la hache. Quand couteau passé dans les chairs des plumes volent. Quand mains au couteau et bruits étranges. Quand ceux qui marchent enfoncent le corps dans le sol meuble. Maudit alors. Le sol. Tant la pluie vilaine et basse enfonce le corps. Tant le vent fort en continue dans les oreilles. Tant les cris presque plus se pressent aux portes et pressent les corps tant les cris presque plus des cris tout juste à peine audibles. Tant le vent souffle la pluie vilaine les gémissements et les bêtes. Tant le ciel vilain et bas plie les choses de la terre à la terre. Tant est plat le lieu. Un sol pour corps raides couchés tant rien d’autre finalement. Des bouches maudites tant que cela dure, le sol la terre plate tant que cela dure le blé partout tant que cela dure le corps maudit des gens de terre tant que cela dure maudit et maudissant la terre. Et cela dure.
Partout.
Terre maudit comme savent faire toutes terres maudites et charrie les corps raides sous la terre meuble et froide quand ciel bas et lourd presse les hommes et les femmes. Quand pas même les bêtes échappent au ciel bas et lourd. Quand il n’y a que bête. Comme savent les maudits eux seuls à être ainsi ployés à la terre et suffocant dedans et gisant dedans la terre plus grand corps que leur corps ouvert sur eux pour les ensevelir et pas un geste pour s’en défaire et pas un geste pour les accompagner seuls ils s’enfoncent dedans fait à la mesure de leur corps disparaissant dans ce corps plus grand corps que leur corps terre ouverte et personne pour veiller ce passage ni plus ni moins des reste qu’aucune main à recouvrir les yeux qui savent la pourriture ni plus ni moins des restes peut-être ni plus ni moins le ciel méchant la terre méchante le ciel n’est pas méchant la terre n’est pas méchante comme partout ailleurs vilaine la terre à pendus la terre à champs pourris champs de merde terre à déféquer champs de merde passe la corde au cou et la peau tendue quoi que dit piau des hommes et de la volaille suspendues aux grilles quoi que parfois ont dû prendre un tronc dans la boue grise des hommes de terre maudissant la terre et pourrissant dedans champ de merde croupi dans la merde maudit soit maudite soit-elle maudit soit l’homme de terre pourrissant pourrissant l’eau pourrissante quand bien même accroupi ou la corde au cou reste les fosses à poules les fosses à viande les poules malades par milliers moisies poules dégueulasses sous la taule sans pattes sous la taule les poules se bouffent et se becquent tant que le bec dure et tient sur la tête des poules qu’on dit souvent con comme poule si bien que sous la taule alors pourquoi pas maudites aussi maudites soient-elles de maudire jusqu’à rendre la viande malade quand bien même dit-on reste que la viande infecte reste que même les ailes cassées maudissent aussi quand bien même dit-on con comme poule ne fait pas que soit plus haut ne fait pas de la terre une terre.
Amandine André
Immonde et maudite. Exercice I
Terre. Immonde et maudite. Terre. Plate et molle. Terre. Immonde et maudite terre. Plate et molle. Aussi molle que plate. Aussi molle que dure. Aussi dure que ronde. Terre. Terre maudit. Tout maudit. La boue maudite. Le champ maudit. Le champ de terre maudit. Que tout maudit. La terre plate maudite. Que tout maudit. Est immonde. Maudit le plat du sol maudit. Maudit l’animal petit maudit. Maudit la femme folle maudite. Maudit la bête folle maudite. Maudit le ciel lourd. De la terre plate ciel épais. Maudit. Terre et brouillard du jour. Maudit. Maudit aussi le brouillard de nuit maudit aussi l’animal gros maudit aussi la femme à tête entière. Maudit. La terre maudite recouvre tout. Aussi sont maudits germes épousailles et entrailles. Il n’y a pas de sol. Il n’y a pas de sols qui ne soient maudits. Et qui maudits ne laissent aucun sol. Sans air, sans lieux, sans sols qui ne soient maudits. Terre plate et ronde maudit. Se tourne vers le dessous du monde. Maudit et de terre maudite. Terre.
Terre plate et maudit sol. Terre ronde et courbure de tête. Sans relâche. Sous les mains. Sans relâche. Hachée tassée. Les maudits quand la terre immonde. Avec les blés pourris fauchés comme maudits. Sans relâche. Quand chiens hurlent vaches grosses de peur et du mal de terre plate maudite. Passée sans relâche à la hache. Quand couteau passé dans les chairs des plumes volent. Quand mains au couteau et bruits étranges. Quand ceux qui marchent enfoncent le corps dans le sol meuble. Maudit alors. Le sol. Tant la pluie vilaine et basse enfonce le corps. Tant le vent fort en continue dans les oreilles. Tant les cris presque plus se pressent aux portes et pressent les corps tant les cris presque plus des cris tout juste à peine audibles. Tant le vent souffle la pluie vilaine les gémissements et les bêtes. Tant le ciel vilain et bas plie les choses de la terre à la terre. Tant est plat le lieu. Un sol pour corps raides couchés tant rien d’autre finalement. Des bouches maudites tant que cela dure, le sol la terre plate tant que cela dure le blé partout tant que cela dure le corps maudit des gens de terre tant que cela dure maudit et maudissant la terre. Et cela dure.
Partout.
Terre maudit comme savent faire toutes terres maudites et charrie les corps raides sous la terre meuble et froide quand ciel bas et lourd presse les hommes et les femmes. Quand pas même les bêtes échappent au ciel bas et lourd. Quand il n’y a que bête. Comme savent les maudits eux seuls à être ainsi ployés à la terre et suffocant dedans et gisant dedans la terre plus grand corps que leur corps ouvert sur eux pour les ensevelir et pas un geste pour s’en défaire et pas un geste pour les accompagner seuls ils s’enfoncent dedans fait à la mesure de leur corps disparaissant dans ce corps plus grand corps que leur corps terre ouverte et personne pour veiller ce passage ni plus ni moins des reste qu’aucune main à recouvrir les yeux qui savent la pourriture ni plus ni moins des restes peut-être ni plus ni moins le ciel méchant la terre méchante le ciel n’est pas méchant la terre n’est pas méchante comme partout ailleurs vilaine la terre à pendus la terre à champs pourris champs de merde terre à déféquer champs de merde passe la corde au cou et la peau tendue quoi que dit piau des hommes et de la volaille suspendues aux grilles quoi que parfois ont dû prendre un tronc dans la boue grise des hommes de terre maudissant la terre et pourrissant dedans champ de merde croupi dans la merde maudit soit maudite soit-elle maudit soit l’homme de terre pourrissant pourrissant l’eau pourrissante quand bien même accroupi ou la corde au cou reste les fosses à poules les fosses à viande les poules malades par milliers moisies poules dégueulasses sous la taule sans pattes sous la taule les poules se bouffent et se becquent tant que le bec dure et tient sur la tête des poules qu’on dit souvent con comme poule si bien que sous la taule alors pourquoi pas maudites aussi maudites soient-elles de maudire jusqu’à rendre la viande malade quand bien même dit-on reste que la viande infecte reste que même les ailes cassées maudissent aussi quand bien même dit-on con comme poule ne fait pas que soit plus haut ne fait pas de la terre une terre.
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