Samedi 31 janvier 2015, Radio Grenouille et la Friche Belle de Mai proposaient trois plateaux radiophoniques :
Lutte contre le terrorisme, de la loi à la guerre où allons-nous ? – Décoloniser le féminisme : les féministes islamiques – Luttes et études postcoloniales, reprise de souffle
Il y a des dates que nous aurions préféré ne pas connaître, des journées que nous aurions aimé autres. Le 7 janvier 2015 est une date maudite, elle continue de nous atteindre, de nous déchirer, de produire en nous incompréhensions. Le 7 janvier, ne s’est pas arrêté le 9 janvier. Et nous n’avons pas encore trouvé le nom des évènements de Paris. Attentat, crime antisémite, storrytelling morbide, monté spectaculaire d’actes islamophobe, marche historique de 4 millions de personnes pour la liberté d’expression, mais triste marche historique de chefs d’Etats qui chaque jours répriment dans leur propre pays la dite liberté d’expression. Le 7 janvier, le monde s’est à nouveau trouvé un ennemi commun et qui refuse les termes de cette guerre renouvelée, sera considéré comme ennemi. C’est ainsi que depuis le 7 janvier, il ne se passe plus un jour sans que nous découvrions un nouveau terroriste potentiel. Dans ce moments saturé de contradictions, de confusions, Radio Grenouille à souhaitée questionner et entendre les divisions qui structures notre société depuis de nombreuses années.
Comprendre, cela ne pourrait se faire, sans entendre la parole de ceux qui nous rappel que nos lois, nos réflexes, nos représentations portent l’emprunte d’un monde colonial. Que les discriminations territoriales, culturelles, les inégalités sociales et économiques continue de cliver. Clivages que le concept de République masque.
Entendre le pluriel, quand on parle de la religion musulmane. Dire qu’il n’y a pas une communauté musulmane, qu’un tel concept ne renvoi à rien. S’émanciper des mots qui nous empêche de penser et de voir en l’autre un égal, lui aussi travaillé par des luttes pour l’égalité. Décoloniser le féminisme, Féminisme islamique, voudrait simplement dire que les luttes pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, contre le patriarcat se mènent aussi dans la pratique religieuse.
Penser le présent, cela ne pourrait se faire sans questionner l’histoire. L’histoire d’une guerre contre le terrorisme « islamique », vieille déjà de 15 ans, faite de loi liberticide, de guerres innommable, de tortures, de terreur.
Au fond de quoi s’agit-il avec ces trois rendez-vous ?
Comprendre le conflit que vit l’autre pour entrer en amitiés politique
Lutte contre le terrorisme : de la loi à la guerre où allons-nous ?
Avec :
– Frank Smith à propos de son ouvrage Guantanamo, Seuil, Coll. « Fiction & Cie », avril 2010
Le 23 janvier 2006, quatre ans après l’ouverture du camp pour terroristes présumés sur sa base navale de Guantanamo, le Pentagone est contraint par la presse américaine, au nom de la liberté d’information (Freedom of Information Act), de rendre publics les comptes-rendus d’interrogatoires de plusieurs centaines de prisonniers. Le département de la Défense décide de ne pas faire appel, s’incline et livre trois cent dix-sept procès-verbaux. Frank Smith se saisit des documents publiés, les déverrouille pour en faire une suite de récitatifs. Ça se lit comme une enquête pour dire l’innommable, par les seuls moyens de la langue.
Frank Smith est écrivain et poète, il a publié une douzaine de livres et de nombreux textes en revues (If, Action poétique, Nioques, etc.). Il est aussi producteur radio : il a longtemps collaboré à France Culture où il a coordonné et animé l’émission « La poésie n’est pas une solution » (été 2012), et co-dirigé l’émission culte « L’Atelier de création radiophonique », de 2001 à 2011.
– Raphaël Liogier, sociologue et philosophe. Professeur des universités à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, il y dirige depuis 2006 l’Observatoire du religieux. Il est également diplômé en philosophie de l’université d’Edinburgh et de l’université de Provence et il enseigne à Paris au Collège international de philosophie. Il est l’auteur notamment de :
– Le mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, Seuil, 2012
– Ce populisme qui vient, Textuel, 2013
Plus d’infos (Ressources et documents)
Décoloniser le féminisme : Féminismes islamiques
L’attaque de Charlie Hebdo, et les crimes antisémites des 7 et 9 janvier ont relancé un débat sur l’Islam et de nouveau des actes islamophobes ont été recensés.
Les musulmans sont aujourd’hui doublement sous pressions. D’un côté l’extrême droite et avec elle une part de plus en plus non négligeable de la population qui considère les musulmans comme « non-compatible avec les valeurs de la France. ». Une construction du problème musulman qui ne cesse d’alimenter une crise identitaire en France, crise qui a conduit, il y a peu, à la création d’un ministère de l’identité nationale. Crise identitaire dans laquelle le concept de laïcité est aujourd’hui, bien souvent, utilisé comme arme contre la fiction de l’islamisation de la France.
D’un autre côté les musulmans vivent le rapt de leur religion, par toutes une multitudes de sectes et de logiques obscurantistes. Rapt rendant l’exégèse des textes, la pratique interprétative, c’est-à-dire toute la théologie, chaque jours de plus en plus complexe, pour les pratiquants eux-même.
Dans ce contexte, les femmes musulmanes, sont les premières victimes, car il nourri le stéréotype « Islam = oppression des femmes ». Soit elles sont perçues comme soumises – c’est malheureusement ainsi qu’un grand nombre de personnes désormais les considèrent – et les différentes lois répressives sont censées les émancipées ; soit qu’elles sont effectivement sommées de se soumettre au fondamentalistes sectaires.
Les femmes musulmanes seraient alors contraintes, pour acquérir leur liberté, de s’émanciper de leur religion.
A la marge de ces deux logiques oppressives, qui ne cessent de s’alimenter mutuellement, se développe un féminisme à l’intérieur même de la religion musulmane. La France, qui ces dernières années a accumulé un certain retard dans les études culturelles, faute de traduction et en raison d’un cadre disciplinaires devenu trop étroit, a découvert en septembre 2012, à l’occasion de la publication aux éditions La fabrique, l’existence de différents courants de féministes islamiques. En France ces féministes peinent encore à se faire entendre car depuis la loi de 2004 sur le foulard, la laïcité est considéré comme la condition du féminisme quand le féminisme, lui, est censé produire de la laïcité. Conception restreinte du féminisme, car celui-ce dans son principe ne connait pas de champs, d’espaces, devant lequel il renoncerait de porter la revendication de l’égalité des droits. Ces féministes nous offrent la possibilité de renouveler la pensée de l’émancipation à travers un féminisme décolonial à l’intersection des luttes antisexiste et antiraciste.
Avec :
–Hanane Karimi, sociologue spécialisée en éthique. Diplômée du Centre Européen de Recherche et d’Enseignement en Ethique (CEREE), ses thèmes de recherche s’articulent autour de l’éthique appliquée dans les domaines de l’Islam et du genre. Elle est membre de nombreux collectifs de luttes féministes.
–Malika Hamidi, sociologue, elle a terminée une thèse sur les féministes musulmanes européennes en contexte postcolonial à l’Ehess Paris. Elle est aussi membre du steering committee du projet européen « forgotten Muslim women in Europe » et militante, directrice générale du think tank European Muslim Network
–Houria Bouteldja, porte parole du Parti des Indigènes de la République
–Kian Azadeh, Professeur de sociologie à l’Université Paris VII, et directrice du Centre d’enseignement de documentation et de recherches pour les études féministes (CEDREF).
Plus d’infos (ressources et documents)
Luttes et études postcoloniales, reprise de souffle
En France, pays travaillé par l’angoisse de la division, il est trop souvent difficile parce que mal venu, de donner la parole à ceux qui dénoncent la logique coloniale toujours à l’oeuvre. Mais justement à force de ne pas vouloir entendre, à force de dénier leurs paroles et donc leur vécu, la division finira par se produire et ce, de manière violente, inattendue. Que savons-nous du racisme structurel que les Noirs et les arabes de France subissent ? Quels sont les collectifs, les intellectuels qui luttent au quotidien et théoriquement sur ces questions. Il y a peu de temps, plusieurs collectifs en majorité composés de Noirs, ont manifesté leur dégoût face a un spectacle programmé au 104 et au TGP. Un spectacle proposant une ultime représentation des Noirs comme victimes et sujets passifs de l’histoire. A l’occasion de ces manifestations peu ont cherché à entendre les manifestants, à lire les textes, mais beaucoup ont simplement balayé d’un revers de main leurs objections au nom de la liberté d’expression. Nous avons trop souvent tendance à oublié qu’être Noir, c’est avant tout être porteur d’une histoire et d’une culture. Une histoire faite de luttes contre l’oppression blanche. Cette histoire des luttes, continue de s’écrire, de s’actualiser, alors que nous nous pensons dans une société globalement débarrassée du racisme envers les noirs. Mais les clichés ont la vie dure, ils s’inscrivent profondément dans la culture, ne l’oublions pas. Pour éviter que de nouvelles fractures insurmontables viennent diviser la société, pour sortir de la logique du refoulé, nous proposons un plateau qui donnerait à entendre la parole de quelques-uns de ces collectifs Noirs, en lutte contre le racisme structurel qui reconduit les clichés du « Noir sauvage » ou « victime/passif de l’histoire », en lutte pour l’égalité des droits mais aussi pour transformer la société. Parce que le colonialisme c’est l’avilissement du colonisé et l’abrutissement du colonisateur, il nous faut nous en sortir ensemble.
Avec :
–Houria Bouteldja, porte parole du Parti des Indigènes de la République
–Joao Gabriell, auteur du blog Chronik de Nègre(s) Inverti(s)
–Franco Lollia, porte parole de la Brigade anti-négrophobie
–Eva Doumbia, metteur en scène.
– Mohamed Bensaada, membre du CQPM (Collectif des quartiers populaires de Marseille)
Plus d’infos (documents et ressources)
////////////////////////////////// Autres documents
La démocratie comme dispositif discursif
Entretien avec Alain Brossat
De quelle espèce est l’opération contemporaine consistant à faire valoir le nom de la démocratie comme celui de la seule figure d’organisation et de vie politique acceptable et conforme aux exigences d’une vie civilisée ? Qu’est-ce qui est en jeu dans le balisage de notre présent par l’ensemble des discours tendant à accréditer la notion d’un horizon indépassable de « la démocratie », horizon de toute politique possible et de vie commune ? De quoi cet usage du mot démocratie est-il la manifestation ou le symptôme ?
Les féministes blanches et l’empire
Entretien radiophonique avec Stella Magliani-Belkacem & Félix Boggio Ewanjé-Epée à propos de l’ouvrage Les féministes blanches et l’empire, publié aux éditions La Fabrique.
Gaza, d’ici-là, entre le plomb et la langue
Lecture de Gaza, d’ici-là par Frank Smith – Entretien avec l’auteur – Texte de Jean-Philippe Cazier.
Communisme : un manifeste
Ce manifeste signé du collectif pour l’intervention à paraître début novembre aux éditions Nous n’est pas une énième analyse du capitalisme. Il s’adresse à ceux qui participent de près ou de loin aux luttes politiques, ou qui se sentent concernés par elles. Il a pour but de contribuer à renouveler les formes de l’organisation politique. Nous en publions ici un extrait.
Sois à même de vouloir ce qui t’est arrivé. Entretien avec Bernard Aspe.
Entretien radiophonique avec Bernard Aspe.
Bernard Aspe est l’auteur de deux ouvrages L’instant d’après. Projectiles pour une politique à l’état naissant (éditions la Fabrique) et Les mots et les actes (éditions Nous). Il a dernièrement contribué au premier numéro de la revue Attaques (éditions Al Dante).
Comprendre le conflit que vit l’autre pour entrer en amitié politique
Samedi 31 janvier 2015, Radio Grenouille et la Friche Belle de Mai proposaient trois plateaux radiophoniques :
Lutte contre le terrorisme, de la loi à la guerre où allons-nous ? – Décoloniser le féminisme : les féministes islamiques – Luttes et études postcoloniales, reprise de souffle
Il y a des dates que nous aurions préféré ne pas connaître, des journées que nous aurions aimé autres. Le 7 janvier 2015 est une date maudite, elle continue de nous atteindre, de nous déchirer, de produire en nous incompréhensions. Le 7 janvier, ne s’est pas arrêté le 9 janvier. Et nous n’avons pas encore trouvé le nom des évènements de Paris. Attentat, crime antisémite, storrytelling morbide, monté spectaculaire d’actes islamophobe, marche historique de 4 millions de personnes pour la liberté d’expression, mais triste marche historique de chefs d’Etats qui chaque jours répriment dans leur propre pays la dite liberté d’expression. Le 7 janvier, le monde s’est à nouveau trouvé un ennemi commun et qui refuse les termes de cette guerre renouvelée, sera considéré comme ennemi. C’est ainsi que depuis le 7 janvier, il ne se passe plus un jour sans que nous découvrions un nouveau terroriste potentiel. Dans ce moments saturé de contradictions, de confusions, Radio Grenouille à souhaitée questionner et entendre les divisions qui structures notre société depuis de nombreuses années.
Comprendre, cela ne pourrait se faire, sans entendre la parole de ceux qui nous rappel que nos lois, nos réflexes, nos représentations portent l’emprunte d’un monde colonial. Que les discriminations territoriales, culturelles, les inégalités sociales et économiques continue de cliver. Clivages que le concept de République masque.
Entendre le pluriel, quand on parle de la religion musulmane. Dire qu’il n’y a pas une communauté musulmane, qu’un tel concept ne renvoi à rien. S’émanciper des mots qui nous empêche de penser et de voir en l’autre un égal, lui aussi travaillé par des luttes pour l’égalité. Décoloniser le féminisme, Féminisme islamique, voudrait simplement dire que les luttes pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, contre le patriarcat se mènent aussi dans la pratique religieuse.
Penser le présent, cela ne pourrait se faire sans questionner l’histoire. L’histoire d’une guerre contre le terrorisme « islamique », vieille déjà de 15 ans, faite de loi liberticide, de guerres innommable, de tortures, de terreur.
Au fond de quoi s’agit-il avec ces trois rendez-vous ?
Comprendre le conflit que vit l’autre pour entrer en amitiés politique
Lutte contre le terrorisme : de la loi à la guerre où allons-nous ?
Avec :
– Frank Smith à propos de son ouvrage Guantanamo, Seuil, Coll. « Fiction & Cie », avril 2010
Le 23 janvier 2006, quatre ans après l’ouverture du camp pour terroristes présumés sur sa base navale de Guantanamo, le Pentagone est contraint par la presse américaine, au nom de la liberté d’information (Freedom of Information Act), de rendre publics les comptes-rendus d’interrogatoires de plusieurs centaines de prisonniers. Le département de la Défense décide de ne pas faire appel, s’incline et livre trois cent dix-sept procès-verbaux. Frank Smith se saisit des documents publiés, les déverrouille pour en faire une suite de récitatifs. Ça se lit comme une enquête pour dire l’innommable, par les seuls moyens de la langue.
Frank Smith est écrivain et poète, il a publié une douzaine de livres et de nombreux textes en revues (If, Action poétique, Nioques, etc.). Il est aussi producteur radio : il a longtemps collaboré à France Culture où il a coordonné et animé l’émission « La poésie n’est pas une solution » (été 2012), et co-dirigé l’émission culte « L’Atelier de création radiophonique », de 2001 à 2011.
– Raphaël Liogier, sociologue et philosophe. Professeur des universités à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, il y dirige depuis 2006 l’Observatoire du religieux. Il est également diplômé en philosophie de l’université d’Edinburgh et de l’université de Provence et il enseigne à Paris au Collège international de philosophie. Il est l’auteur notamment de :
– Le mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, Seuil, 2012
– Ce populisme qui vient, Textuel, 2013
Plus d’infos (Ressources et documents)
Décoloniser le féminisme : Féminismes islamiques
L’attaque de Charlie Hebdo, et les crimes antisémites des 7 et 9 janvier ont relancé un débat sur l’Islam et de nouveau des actes islamophobes ont été recensés.
Les musulmans sont aujourd’hui doublement sous pressions. D’un côté l’extrême droite et avec elle une part de plus en plus non négligeable de la population qui considère les musulmans comme « non-compatible avec les valeurs de la France. ». Une construction du problème musulman qui ne cesse d’alimenter une crise identitaire en France, crise qui a conduit, il y a peu, à la création d’un ministère de l’identité nationale. Crise identitaire dans laquelle le concept de laïcité est aujourd’hui, bien souvent, utilisé comme arme contre la fiction de l’islamisation de la France.
D’un autre côté les musulmans vivent le rapt de leur religion, par toutes une multitudes de sectes et de logiques obscurantistes. Rapt rendant l’exégèse des textes, la pratique interprétative, c’est-à-dire toute la théologie, chaque jours de plus en plus complexe, pour les pratiquants eux-même.
Dans ce contexte, les femmes musulmanes, sont les premières victimes, car il nourri le stéréotype « Islam = oppression des femmes ». Soit elles sont perçues comme soumises – c’est malheureusement ainsi qu’un grand nombre de personnes désormais les considèrent – et les différentes lois répressives sont censées les émancipées ; soit qu’elles sont effectivement sommées de se soumettre au fondamentalistes sectaires.
Les femmes musulmanes seraient alors contraintes, pour acquérir leur liberté, de s’émanciper de leur religion.
A la marge de ces deux logiques oppressives, qui ne cessent de s’alimenter mutuellement, se développe un féminisme à l’intérieur même de la religion musulmane. La France, qui ces dernières années a accumulé un certain retard dans les études culturelles, faute de traduction et en raison d’un cadre disciplinaires devenu trop étroit, a découvert en septembre 2012, à l’occasion de la publication aux éditions La fabrique, l’existence de différents courants de féministes islamiques. En France ces féministes peinent encore à se faire entendre car depuis la loi de 2004 sur le foulard, la laïcité est considéré comme la condition du féminisme quand le féminisme, lui, est censé produire de la laïcité. Conception restreinte du féminisme, car celui-ce dans son principe ne connait pas de champs, d’espaces, devant lequel il renoncerait de porter la revendication de l’égalité des droits. Ces féministes nous offrent la possibilité de renouveler la pensée de l’émancipation à travers un féminisme décolonial à l’intersection des luttes antisexiste et antiraciste.
Avec :
–Hanane Karimi, sociologue spécialisée en éthique. Diplômée du Centre Européen de Recherche et d’Enseignement en Ethique (CEREE), ses thèmes de recherche s’articulent autour de l’éthique appliquée dans les domaines de l’Islam et du genre. Elle est membre de nombreux collectifs de luttes féministes.
–Malika Hamidi, sociologue, elle a terminée une thèse sur les féministes musulmanes européennes en contexte postcolonial à l’Ehess Paris. Elle est aussi membre du steering committee du projet européen « forgotten Muslim women in Europe » et militante, directrice générale du think tank European Muslim Network
–Houria Bouteldja, porte parole du Parti des Indigènes de la République
–Kian Azadeh, Professeur de sociologie à l’Université Paris VII, et directrice du Centre d’enseignement de documentation et de recherches pour les études féministes (CEDREF).
Plus d’infos (ressources et documents)
Luttes et études postcoloniales, reprise de souffle
En France, pays travaillé par l’angoisse de la division, il est trop souvent difficile parce que mal venu, de donner la parole à ceux qui dénoncent la logique coloniale toujours à l’oeuvre. Mais justement à force de ne pas vouloir entendre, à force de dénier leurs paroles et donc leur vécu, la division finira par se produire et ce, de manière violente, inattendue. Que savons-nous du racisme structurel que les Noirs et les arabes de France subissent ? Quels sont les collectifs, les intellectuels qui luttent au quotidien et théoriquement sur ces questions. Il y a peu de temps, plusieurs collectifs en majorité composés de Noirs, ont manifesté leur dégoût face a un spectacle programmé au 104 et au TGP. Un spectacle proposant une ultime représentation des Noirs comme victimes et sujets passifs de l’histoire. A l’occasion de ces manifestations peu ont cherché à entendre les manifestants, à lire les textes, mais beaucoup ont simplement balayé d’un revers de main leurs objections au nom de la liberté d’expression. Nous avons trop souvent tendance à oublié qu’être Noir, c’est avant tout être porteur d’une histoire et d’une culture. Une histoire faite de luttes contre l’oppression blanche. Cette histoire des luttes, continue de s’écrire, de s’actualiser, alors que nous nous pensons dans une société globalement débarrassée du racisme envers les noirs. Mais les clichés ont la vie dure, ils s’inscrivent profondément dans la culture, ne l’oublions pas. Pour éviter que de nouvelles fractures insurmontables viennent diviser la société, pour sortir de la logique du refoulé, nous proposons un plateau qui donnerait à entendre la parole de quelques-uns de ces collectifs Noirs, en lutte contre le racisme structurel qui reconduit les clichés du « Noir sauvage » ou « victime/passif de l’histoire », en lutte pour l’égalité des droits mais aussi pour transformer la société. Parce que le colonialisme c’est l’avilissement du colonisé et l’abrutissement du colonisateur, il nous faut nous en sortir ensemble.
Avec :
–Houria Bouteldja, porte parole du Parti des Indigènes de la République
–Joao Gabriell, auteur du blog Chronik de Nègre(s) Inverti(s)
–Franco Lollia, porte parole de la Brigade anti-négrophobie
–Eva Doumbia, metteur en scène.
– Mohamed Bensaada, membre du CQPM (Collectif des quartiers populaires de Marseille)
Plus d’infos (documents et ressources)
////////////////////////////////// Autres documents
La démocratie comme dispositif discursif
Entretien avec Alain Brossat
De quelle espèce est l’opération contemporaine consistant à faire valoir le nom de la démocratie comme celui de la seule figure d’organisation et de vie politique acceptable et conforme aux exigences d’une vie civilisée ? Qu’est-ce qui est en jeu dans le balisage de notre présent par l’ensemble des discours tendant à accréditer la notion d’un horizon indépassable de « la démocratie », horizon de toute politique possible et de vie commune ? De quoi cet usage du mot démocratie est-il la manifestation ou le symptôme ?
Les féministes blanches et l’empire
Entretien radiophonique avec Stella Magliani-Belkacem & Félix Boggio Ewanjé-Epée à propos de l’ouvrage Les féministes blanches et l’empire, publié aux éditions La Fabrique.
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Lecture de Gaza, d’ici-là par Frank Smith – Entretien avec l’auteur – Texte de Jean-Philippe Cazier.
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Ce manifeste signé du collectif pour l’intervention à paraître début novembre aux éditions Nous n’est pas une énième analyse du capitalisme. Il s’adresse à ceux qui participent de près ou de loin aux luttes politiques, ou qui se sentent concernés par elles. Il a pour but de contribuer à renouveler les formes de l’organisation politique. Nous en publions ici un extrait.
Sois à même de vouloir ce qui t’est arrivé. Entretien avec Bernard Aspe.
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Bernard Aspe est l’auteur de deux ouvrages L’instant d’après. Projectiles pour une politique à l’état naissant (éditions la Fabrique) et Les mots et les actes (éditions Nous). Il a dernièrement contribué au premier numéro de la revue Attaques (éditions Al Dante).
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