Christian Rizzo, chorégraphe et nouveau directeur artistique du Centre Chorégraphique National de Montpellier à souhaité s’associer pour trois ans avec Vincent Dupont. Le 3 décembre 2015, lors des soirées Par-Ici initiée par le CCN de Montpellier, c’est sous une forme radiophonique et par l’entretien que Vincent Dupont propose son adresse au public. Cadre, focal, souffle… Quelques-uns des mots à partir desquels nous cheminerons dans son laboratoire. Avec lui, nous tenterons de dégager les lignes de forces qui l’anime et la manière dont elles s’en trouvent réactualisées dans chacune de ces créations. Qu’est-ce qu’une présence ? Comment rendre compte de son intensité ? Comment rendre perceptible ce qui n’est pas immédiatement visible ? Ce qui ne se donne pas au premier coup d’oeil ? Comment rendre compte de la naissance d’une forme, de son émancipation du flux duquel elle s’extrait ? Si il y a quelque chose de la violence qui traverse toutes ces créations, c’est d’abord celle des énergies elle même.
Pour ce dialogue Vincent Dupont à souhaité inviter Christian Rizzo autour d’un possible corpus commun.

Un plateau radiophonique diffusé en direct sur Radio Grenouille depuis le Studio Bagouet, animé par Emmanuel Moreira, dans le cadre d’une série de rendez-vous avec Vincent Dupont au Centre Chorégraphique National de Montpellier.

Vincent Dupont est artiste associé à ICI — CCN Montpellier à partir de cette saison.

Aux frontières du théâtre, de la danse, de la performance et de l’installation plastique, l’oeuvre de Vincent Dupont témoigne chaque fois d’une recherche patiente et d’une densité poétique rare. Selon quelles vitesses une image se constitue-t-elle pour devenir mémorisable ? Cette question, l’une des plus pertinentes qui soit pour notre temps, gît au cœur des interventions que signent ensemble Vincent Dupont et les artistes qui collaborent avec lui. Renouant avec une tradition qui hante la modernité artistique, celle du dialogue entre les arts, ces pièces recréent chacune un véritable sensorium où l’ensemble des paramètres – travail des gestes, des voix, de la lumière et du son – œuvre étroitement à une reconfiguration du sensible et des modes de perception auxquels il donne lieu. Capables tour à tour d’une douceur et d’une violence extrêmes contenues dans les limites de dispositifs dramaturgiques et scénographiques rigoureusement définis, c’est à un transport que chacune de ses pièces nous convie : celui de nos capacités à habiter poétiquement le monde. Car, comme l’écrit Hölderlin, « ce qui demeure, le poète le fonde ».
Christophe Wavelet

 Vincent Dupont oeuvre dans le champs chorégraphique depuis la fin des années 90, danseur notamment (Con forts fleuve ou Herses ( une lente introduction)) avec Boris Charmatz et cela après avoir oeuvré dans le théâtre comme comédien, notamment avec Hubert Colas, ou le cinéma avec Clair Denis. Jachère Improvisation, sa première pièce chorégraphique a été crée en 2001. Cette émission cherchera à dégager les lignes de forces qui anime ses créations. Qu’est-ce qu’une présence ? Comment rendre compte de son intensité ? Comment rendre perceptible ce qui n’est pas immédiatement visible ? Ce qui ne se donne pas au premier coup d’oeil ? Comment rendre compte de la naissance d’une forme, de son émancipation du flux duquelle elle s’extrait ?

C’est par la modification des perceptions – l’écriture simultanée et autonome et sur un plan d’égalité du mouvement, de la lumière et du son – et par l’installation d’un cadre, que Vincent Dupont nous conduit à voir les forces énergétiques à l’oeuvre dans un espace déterminé. Intensité des énergies qui finissent par donner naissance à même l’informe à une forme que Vincent Dupont accompagne jusqu’à son redressement. Si il y a quelque chose de la violence qui traverse toutes ces créations, c’est d’abord celle des énergies elle même.

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