Les désorientations d’Hooman Sharifi (à propos de la création God exists, the mother is present » ; Impur Cie)
« Séjour où des corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain. »
Où se lève le soleil ? Que veut-dire l’art égal de la politique ?
décor nu, pas de décor. suite à des problèmes techniques, le spectacle sera joué sans décor Lumière, son minimum, c’est-à-dire, ce qu’il a été possible de mettre en lumière. Soit : juste de la lumière, diminuée.
danseur : quatre danseurs. 4 danseurs pour Dieu est présent…
Nous sommes encore au théâtre de Dar Attafaka. Le soir. Nous sommes aussi 200. suite à des problèmes techniques, le spectacle sera joué sans décor donc, le texte ne sera plus projeté sur les corps, ni dans l’espace. Il nous parvient « Toute politique est une lutte pour le pouvoir » , l’art l’égal de la politique. Rappelle moi où se lève le soleil? Il nous parvient sur des feuillets.
Au commencement. Elle. elle ne marche pas. Elle. elle est comme prise dans le sol. Le pied dans un piège fracture le pas. Elle. elle gesticule. Toute empêtrée qu’elle est dans le sol. Une pièce qui nous réveille d’un coup de poing sur le crâne. Bang! Au début personne ne faisait de bruit, les bouches s’ouvraient mais rien. Et puis soudain… »Qui fera l’histoire des larmes ? Dans quelles sociétés, dans quels temps a-t-on pleuré ? Pourquoi la sensibilité est-elle à un certain moment détournée en sensiblerie ? »
suite à des problèmes techniques, Dieu existe, la mère est présente mais ils ne s’inquiètent plus et puis soudain les cris jaillissent.
Mais qu’ont-ils donc, à courir ainsi, dans tous les sens? Où mène le pas? Vers une même désorientation. Regarde celui-là que la victoire élève, et celui-ci qui s’écroule.
Mais que cherchent-ils? « le pouvoir dans sa forme ultime, c’est la violence« .
Mais que cherchent-ils? « le pouvoir dans sa forme ultime, c’est la violence« .
Ils font des pas de géants, parcourent le plateau avec des bottes de sept lieues, des pas de géants qui retombent, lourds, ils font beaucoup de bruit avec ces pas. Ils font de grands pas, et tournent en rond, et tournent en rond parce que Je ne suis pas détruit, mais abandonné. Ceci n’est pas
LA FIN, mais le début du reste de ma vie sans ma Mère ou mon Dieu.
Gestes : vois comme cette main ne connais que le geste de l’assassin, c’est tout un peuple qu’on assassine. Et celui-là le corps plié, et encore celui-ci le corps abaissé, accroupi presque, mimant le geste de celui qui tire. C’est le poids des armes qui fait plier les corps. suite à des problèmes ils tournent en rond, assassinent, tombent, hurlent ou restent en deça du cris suite à des problèmes techniques « Tous contre un, telle est la forme extrême du pouvoir, alors que celle de la violence est un contre tous »
Les corps se touchent-ils? Quatre danseurs sur un plateau. Les corps se rencontrent-ils? Non. Oui. Non. Alors ils sont seuls.
Plateau vide, musique. Plus douce. Rock pop peut-être.
Jusque là absence de contact des corps.
Tenir debout est une lutte, maintenir une verticalité est un effort, quelque chose du sol, semble les faire tanguer. Une forte pression.
« le maître tient la tête du disciple sous l’eau, longtemps, longtemps ; peu à peu les bulles se raréfient ; au dernier moment, le maître sort le disciple, le ranime : quand tu auras désiré la vérité comme tu as désiré l’air, alors tu sauras ce qu’elle est »
L’un est sous une Bourkha noir. Là commence un jeu intérieur / extérieur. Image d’un cadavre recouvert d’un tissu noir. Penser le cri de Munch ; le cri manque.
Imaginer un moulin en action sans frottement de ses ailes à l’air. Quelque chose manque n’est-ce pas ?
Ceci (n’)est (pas) la fin Les quartre danseurs viennent à nous en avant scène, comme pour nous saluer – Applaudissement – Le spectacle est terminé. Non, le spectacle n’est pas terminé. Ils nous ont fait croire que c’était fini, ils ont fait semblant. Nous sommes au théâtre, il y a des danseur. Par trois fois Ceci n’est pas
LA FIN
mais le début…Au loin une phrase s’énonce, inaudible, sans souffle. Aucun son ne nous parvient, uniquement des frappes au sol.
Un son de basse du compositeur Norvégien Alog, se répend dans l’espace, l’envahit, le contracte.
suite à des problèmes techniques
Ceci n’est pas
LA FIN
« Je l’ai vu accroupi dans le soleil, comme une arche, un amas séparé, incrusté dans la terre. Par moments, il perdait son immobilité, et devenait une forme rigide et brusque. Ses mouvements n’avaient aucune tenue, et pourtant je les devinais pleins de précision, d’une habileté fantastique. J’ai mis du temps à comprendre ses gestes. »
Au sol vêtement noir éparpillé. Symbole du corps déchiré par une explosion.
Quelle est le bruit de la limite, de la frontière, du frottement des bords. Du bord, à partir de lui, comment ouvrir l’espace et s’y répandre ? Il n’y a pas un lieu qui n’en contienne un autre. L’occident invente l’orient et se faisant s’invente.
Propositions de Jean-Luc Nancy
Proposition1 : « Nous n’occupons pas le point d’origine d’une perspective, ni le point surplomblant d’une axiomètrie, mais nous touchons de tous côtés, notre regard touche de tous côté à ses limites, c’est-à-dire à la fois, indistinctement et indécidablement, à la finitude ainsi exposée de l’univers et à l’infinie intangibilité du bord externe de la limite » « la limite illimite le passage à la limite«
proposition2 : « Tout le sens c’est au moins l’unité inassignable du sens sentant et du sens directionnel. Cette unité est elle-même une signifiance, une possibilité de faire sens – et par exemple, de faire ce sens de la marche du monde où un Orient fut présuposé senti, perçu, arraisonné, fût-ce sous les espèces d’un mystère. Il n’y a plus de mystère de l’Orient, et c’est ce qui donne leur chance à toutes sortes d’orients inédits, qu’ils viennent de l’orientextrême ou moyen, ou du sud, ou du coeur mis à nu de l’occident lui-même »
proposition3 : « Pour s’orienter dans le monde aussi bien que pour » orienter le monde », il faut d’abord y être. Tout de même que, pour s’orienter dans le sens ou pour donner sens à un orient, il faut d’abord être dans le sens – et pour donner du sens ou des sens au mot « sens », il faut être dans la signifiance des mots« .
hooman Sharifi, entretien.mp3
Les désorientations d’Hooman Sharifi
Les désorientations d’Hooman Sharifi (à propos de la création God exists, the mother is present » ; Impur Cie)
« Séjour où des corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain. »
Où se lève le soleil ? Que veut-dire l’art égal de la politique ?
décor nu, pas de décor. suite à des problèmes techniques, le spectacle sera joué sans décor Lumière, son minimum, c’est-à-dire, ce qu’il a été possible de mettre en lumière. Soit : juste de la lumière, diminuée.
danseur : quatre danseurs. 4 danseurs pour Dieu est présent…
Nous sommes encore au théâtre de Dar Attafaka. Le soir. Nous sommes aussi 200. suite à des problèmes techniques, le spectacle sera joué sans décor donc, le texte ne sera plus projeté sur les corps, ni dans l’espace. Il nous parvient « Toute politique est une lutte pour le pouvoir » , l’art l’égal de la politique. Rappelle moi où se lève le soleil? Il nous parvient sur des feuillets.
Au commencement. Elle. elle ne marche pas. Elle. elle est comme prise dans le sol. Le pied dans un piège fracture le pas. Elle. elle gesticule. Toute empêtrée qu’elle est dans le sol. Une pièce qui nous réveille d’un coup de poing sur le crâne. Bang! Au début personne ne faisait de bruit, les bouches s’ouvraient mais rien. Et puis soudain… »Qui fera l’histoire des larmes ? Dans quelles sociétés, dans quels temps a-t-on pleuré ? Pourquoi la sensibilité est-elle à un certain moment détournée en sensiblerie ? »
suite à des problèmes techniques, Dieu existe, la mère est présente mais ils ne s’inquiètent plus et puis soudain les cris jaillissent.
Mais qu’ont-ils donc, à courir ainsi, dans tous les sens? Où mène le pas? Vers une même désorientation. Regarde celui-là que la victoire élève, et celui-ci qui s’écroule.
Mais que cherchent-ils? « le pouvoir dans sa forme ultime, c’est la violence« .
Mais que cherchent-ils? « le pouvoir dans sa forme ultime, c’est la violence« .
Ils font des pas de géants, parcourent le plateau avec des bottes de sept lieues, des pas de géants qui retombent, lourds, ils font beaucoup de bruit avec ces pas. Ils font de grands pas, et tournent en rond, et tournent en rond parce que Je ne suis pas détruit, mais abandonné. Ceci n’est pas
LA FIN, mais le début du reste de ma vie sans ma Mère ou mon Dieu.
Gestes : vois comme cette main ne connais que le geste de l’assassin, c’est tout un peuple qu’on assassine. Et celui-là le corps plié, et encore celui-ci le corps abaissé, accroupi presque, mimant le geste de celui qui tire. C’est le poids des armes qui fait plier les corps. suite à des problèmes ils tournent en rond, assassinent, tombent, hurlent ou restent en deça du cris suite à des problèmes techniques « Tous contre un, telle est la forme extrême du pouvoir, alors que celle de la violence est un contre tous »
Les corps se touchent-ils? Quatre danseurs sur un plateau. Les corps se rencontrent-ils? Non. Oui. Non. Alors ils sont seuls.
Plateau vide, musique. Plus douce. Rock pop peut-être.
Jusque là absence de contact des corps.
Tenir debout est une lutte, maintenir une verticalité est un effort, quelque chose du sol, semble les faire tanguer. Une forte pression.
« le maître tient la tête du disciple sous l’eau, longtemps, longtemps ; peu à peu les bulles se raréfient ; au dernier moment, le maître sort le disciple, le ranime : quand tu auras désiré la vérité comme tu as désiré l’air, alors tu sauras ce qu’elle est »
L’un est sous une Bourkha noir. Là commence un jeu intérieur / extérieur. Image d’un cadavre recouvert d’un tissu noir. Penser le cri de Munch ; le cri manque.
Imaginer un moulin en action sans frottement de ses ailes à l’air. Quelque chose manque n’est-ce pas ?
Ceci (n’)est (pas) la fin Les quartre danseurs viennent à nous en avant scène, comme pour nous saluer – Applaudissement – Le spectacle est terminé. Non, le spectacle n’est pas terminé. Ils nous ont fait croire que c’était fini, ils ont fait semblant. Nous sommes au théâtre, il y a des danseur. Par trois fois Ceci n’est pas
LA FIN
mais le début…Au loin une phrase s’énonce, inaudible, sans souffle. Aucun son ne nous parvient, uniquement des frappes au sol.
Un son de basse du compositeur Norvégien Alog, se répend dans l’espace, l’envahit, le contracte.
suite à des problèmes techniques
Ceci n’est pas
LA FIN
« Je l’ai vu accroupi dans le soleil, comme une arche, un amas séparé, incrusté dans la terre. Par moments, il perdait son immobilité, et devenait une forme rigide et brusque. Ses mouvements n’avaient aucune tenue, et pourtant je les devinais pleins de précision, d’une habileté fantastique. J’ai mis du temps à comprendre ses gestes. »
Au sol vêtement noir éparpillé. Symbole du corps déchiré par une explosion.
Quelle est le bruit de la limite, de la frontière, du frottement des bords. Du bord, à partir de lui, comment ouvrir l’espace et s’y répandre ? Il n’y a pas un lieu qui n’en contienne un autre. L’occident invente l’orient et se faisant s’invente.
Propositions de Jean-Luc Nancy
Proposition1 : « Nous n’occupons pas le point d’origine d’une perspective, ni le point surplomblant d’une axiomètrie, mais nous touchons de tous côtés, notre regard touche de tous côté à ses limites, c’est-à-dire à la fois, indistinctement et indécidablement, à la finitude ainsi exposée de l’univers et à l’infinie intangibilité du bord externe de la limite » « la limite illimite le passage à la limite«
proposition2 : « Tout le sens c’est au moins l’unité inassignable du sens sentant et du sens directionnel. Cette unité est elle-même une signifiance, une possibilité de faire sens – et par exemple, de faire ce sens de la marche du monde où un Orient fut présuposé senti, perçu, arraisonné, fût-ce sous les espèces d’un mystère. Il n’y a plus de mystère de l’Orient, et c’est ce qui donne leur chance à toutes sortes d’orients inédits, qu’ils viennent de l’orientextrême ou moyen, ou du sud, ou du coeur mis à nu de l’occident lui-même »
proposition3 : « Pour s’orienter dans le monde aussi bien que pour » orienter le monde », il faut d’abord y être. Tout de même que, pour s’orienter dans le sens ou pour donner sens à un orient, il faut d’abord être dans le sens – et pour donner du sens ou des sens au mot « sens », il faut être dans la signifiance des mots« .
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