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Vider ce trop plein qui nous oppresse

Il faut se fatiguer pour devenir vrai

C’est à la Friche belle de mai, à Marseille que je retrouve Taoufiq Izeddiou. Chorégraphe, danseur, marocain. Quelle joie.
Pour cet entretien nous avons fui l’austérité du studio. A l’extérieur, à l’abri du soleil, nous discutons.
Curieux de de le revoir danser dans cette nouvelle pièce En Alerte, qu’il présente au festival de Marseille et à Montpellier Danse. Qu’en est-il de son énergie, de sa révolte, de sa détermination ? Qu’en est-il de son engagement pour la danse ? Taoufiq est de ceux pour qui danser est la condition d’une vie qui vaut la peine d’être vécue. Danser, non pas pour que la vie soit plus intense, mais pour que vivre chaque jour, dans ce monde, soit possible. Danser pour trouver la force d’une relance, d’une suite.
Pour cette pièce, il est allé puiser dans le souvenir de sa première danse. Te souviens-tu de ta première danse ? Et de ta dernière danse ?

le son nous envahit, nous pousse, nous entraîne, nous traverse. Il quitte la terre, mais aussi bien pour nous faire tomber dans un trou noir que pour nous ouvrir à un cosmos…

Je lui demande qu’il me raconte la respiration, le sol, l’épuisement.
Taoufiq Izeddiou, est habité par un trop plein, un débordement, qu’il lui faut vider. Sa danse, son travail consiste à donner une forme à sa dépense.

 


Porduction : Radio Grenouille / Festival de Marseille
par Emmanuel Moreira

 

sommaire de l’entretien
la première danse – l’épuisement – perdre sa vie avec la religion et la gagner avec la spiritualité – la révolte au corps – la respiration – pas sol, pas d’appui, pas de danse – festival On marche – comparution du guembri et de la guitare électrique, un guimbri – la voix de Mahmoud Darwich et la langue arabe – la parole c’est du mouvement.

 

 

Ô seigneur de l’existence transformée
Ô seigneur des charbons ardents
Ô seigneur du flambeau
que la révolution est large
que le voyage est étroit
que l’idée est grande
que l’état est petit

Éloge de l’ombre de Mahmoud Darwich est inédit (50 p.), et non traduit en français. Il fut écrit en 1982 pendant le siège de Beyrouth – ne figurent ici que quelques fragments.
Ombres et devenir par Geneviève Clancy à propos de ce poème de Mahmoud Darwich