Archives de la catégorie : littérature

De)de(dans

par Benjamin Cohen
Je ne suis pas de ce monde. Je ne vais pas venir. Je ne viendrai sans doute jamais. Il se peut qu'un jour je vienne cependant. Je ne suis pas de ce monde. Je vis sur son seuil. Ce monde a plusieurs seuils. Je vis sur un de ceux-là. Ce n'est pas une frontière. C'est autre chose. Un seuil parmi tant d'autres. Je vis là. Dans ce presque lieu.

21h12

par Amandine André
Il est 21h12 et ai l'impression que quelque chose de la langue m'a traversée par la vitre. Que je suis passée dans la fiction. Que suis allée vers là où il est difficile de revenir. Ne sais plus alors comment je suis, si tu existes. Tu m'a peut-être oubliée dans tous ces mots.

Gaza, d’ici-là, entre le plomb et la langue

Lecture de Gaza, d'ici-là par Frank Smith - Entretien avec l'auteur - Texte de Jean-Philippe Cazier.

Nuit du 17 août (suite)

par Hélène Bordes
...de cet oubli, que rien n'atteint...
Cet oubli, incessant, demeure dans le fond et tourmente mes gestes jusqu'à leur faire perdre tout sens.

Nous avons marché

par Yannick Torlini
nous avons marché et marché et marché à pierre fendre dans les jours creux les promesses d’un matin qui n’en finit pas et la curieuse quotidienneté de la pluie sur nos visages travaillés par les ans nous avons marché et il a fait froid très souvent

Die Nacht ist noch zu wenig Nacht

Quand tu m'écris, tu ne m'écris pas. Le malheur de ce que tu m'écris est que tu ne m'écris pas. Quand tu m'écris il n'y a pas pour moi de plus grand malheur que de lire que tu ne m'écris pas. Quand tu m'écris, pour mon plus grand malheur, tu m'écris pour ce malheur, celui qui fait que tu ne m'écris pas. Quand tu m'écris, tu écris et je lis que tu écris. Que ce que tu écris et qui était pourtant fait pour moi fait ce grand malheur qu'à la toute fin tu ne m'écris pas. Peut-être voulais-tu m'écrire et pensais-tu me répondre et pensais-tu que c'était à moi que tu écrivais. Or tout le malheur est là quand tu m'écris tu ne m'écris pas tu écris.

Le Dieu de l’Olympe

par Véronique Bergen.
Extrait d’Edie. La danse d’Icare, qui sort aux Editions Al Dante en septembre 2013.
Je m’appelle Edie Superstar. Je prononce très vite “Edie” car dans mon prénom il y a “die”, “mourir”. Je m’appelle Edith Minturn Sedgwick mais on me surnomme “girl on fire”. Devant le miroir, je vois se lever l’Edie de l’année 1955, mes douze ans me sauter au visage. Mais la voix que recueille un magnétophone prêt jour et nuit à enregistrer mes délires est celle de mes six ans.

Tout ce que tu ne m’écris plus

Tout ce que tu ne m'écris plus, je l'invente
Tout ce que tu ne m'écris plus, je l'écris
Tout ce que tu me retires, je m'y loge
...

texte : Amandine André

L’ allant dit l’avant

Extraits de Ici dans ça de Mathieu Brosseau à paraître aux éditions Le Castor Astral en juin 2013

Tubercules

Stéphane Nowak, extrait & lecture de Tentaculeux & Tuberculaires. Vient de paraître aux éditions Al Dante

Traduction (soi-)disant : une expropriation d’intimités

par Nathanaël
Le texte que voici a été prononcé le 14 avril 2011, au Centre d’études poétiques, ÉNS-Lyon, lors d’une journée d’études transdisciplinaires organisée par Myriam Suchet. Nathanaël est l’auteure d’une vingtaine de livres, dont le triptyque de carnets, Carnet de désaccords, Carnet de délibérations et Carnet de somme. Ses traductions comprennent des ouvrages d’Édouard Glissant, de Danielle Collobert, de Catherine Mavrikakis, de Hilda Hilst, et d’Hervé Guibert. Elle vit à Chicago.