Archives de la catégorie : littérature

Leur cité instituée dans la salive de la baleine

Par Pierre Chopinaud. Le petit récit épique et religieux qui suit arrive au milieu d’une guerre actuelle réellement racontée dans « Enfant de Perdition » (P.O.L, 3 janvier 2020). Dans cette guerre s’affrontent des races, des religions, par la terre, les rivières, les forêts, les vallées et les monts et par le ciel et la mer arrivent des « cerbères », la gueule pleine de feu, depuis l’Amérique, la France, l’Italie...

On n’écrit pas dans le vide

Ce serait le jeu : que quelqu’un disparaisse avant de sauter.
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Sacha Steurer

Interrogatoire

Par Anna Carlier // état des selles : changeant / de retour de voyage et l’avion peut-être ou la nourriture qui y est servie. Le plastique omniprésent. De même que partout dans ce pays. Grands plastiques noirs - sacs - enveloppant et dissimulant toutes sortes de plastiques transparents ou de couleur et bien d’autres choses encore.

HOTTE

le vendeur de nuage
a vendu un nuage noir
le vendeur de putes
a vendu une pute en marbre
le vendeur de drogue a vendu
une seringue pleine de morpions
les affaires marchent
ça cause gros sous dans ma rue

10 vadrouilles

Par Maxime Actis
le douanier regarde nos livres, → Sid, 18.08.2009
stop près des voies ferrées
quelqu’un baisse la vitre et nous jette un paquet de cigarettes rouge
la police arrive et en anglais dit que Belgrade c’est loin
la police dit que c’est pas sûr le stop à cause des gitans
il y a des gens qu’on fout dans le coffre de la bagnole
et qu’on balance dans un ruisseau après les avoir dépouillés, comme ça sans raison

L’arche inuit (extrait)

(cette manie, un temps, de tout crypter, comme d’un certains sauront, il y aura toujours un certains avec lesquels crypter et en ce cryptage, compter, jusqu’aux syllabes mêmes en cas de vers comme il se dit d’accidents, s’il n’y a ici vers qu’accidentels) par Denis Ferdinande

Morphose 6 : Devant

« Si chacun aspire à la loi » / dit l'homme / « comment se fait-il / que durant toutes ces années / personne autre que moi n'ait demandé à entrer ? » / « … cette entrée n'était faite que pour toi »

Cinq lettres de Kaspar Hauser

Vous dites Kaspar tu dois toujours regarder le sol. Kaspar serre la ceinture et marche droit. A quoi bon ? Vous piétinez les gosses et les pâquerettes, vous gazez les abeilles, les pucerons, les gens qui dansent au bord de l’eau. Vous trucidez même les vers de terre. Tout va s’éteindre sur votre sol. J’en ai les pieds qui brûlent, ça vous fait rire comme des hyènes et vous dites Kaspar ne pleure pas sinon tu n’auras pas de cheval. (...) par Benjamin Fouché

Para-récit d’une lecture publique que j’ai faite suivi de Para-récit d’une lecture publique que j’ai vue

Mon réveil a sonné, et ça me réveille, je repousse mes couettes (j’en ai 2) je monte sur mes pieds (j’en ai 2), je me lève, je rentre dans mes vêtements ...
Benoît Toqué

Contrôle (Ctrl), une série Z Par Eric Darsan

L'histoire commence dans un village de rednecks. In media res et tout ça : on ne connaît rien du contexte, on ne sait pas comment on en est arrivé là. Ici, d’ailleurs, on ne se le demande pas. On y naît, vit, passe. Trois petits tours et puis s'en va. Comme dans la vie, un rêve, une nouvelle. Surgit un zombie (Ctrl+C) qui [peut-être, n'a pas plus (ni moins) demandé que nous à être de la partie].

Je suis célèbre dans le noir (Extrait)

je tiens encore quelque chose
c’est peut-être une valise
c’est peut-être un outil quelconque
c’est peut-être le chien perdu d’une grande personne
c’est peut-être l’oiseau des autres
je ne sais pas mais je tiens la main de quelque chose
je tiens cette main et si je lâche ce que je tiens
je finirai seul dans ce poème
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Frédéric Dumont
Extraits du livre Je suis célèbre dans le noir, Éditions de l'Écrou (2019)