À propos

Un espace multiple dans lequel se mêle sons, textes, images, vidéos. La vie manifeste et ses métamorphoses passées sont venues du sentiment d’un retrait. Retrait de la pensée critique, retrait des espaces critiques, retrait de la politique. Face à ce retrait, la revue à cherchée à tenir ensemble, pensée, politique et art.

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La Vie Manifeste est une revue en ligne, née fin 2008, qui publie régulièrement des textes de facture littéraire et des podcasts. Quand elle en a les moyens, elle publie un journal papier, Hector, qui donne à lire le présent par la littérature. Et depuis avril 2020 Réverbération propose chaque mercredi une sélection de 4 objets sonores. Avec 12 années d’existence, La vie manifeste fait partie des plus anciennes revues en ligne dans le paysage littéraire. Elle a donnée à lire de nombreux auteur-e-s qui participent aujourd’hui activement à la fabrication de l’espace littéraire et elle continue d’accueillir des écritures inédites. Elle est une des premières revues à avoir proposé des podcasts. Podcasts composés d’entretiens sur l’actualité des livres et des idées, d’entretiens avec les artistes de la scène contemporaine. Des reportages et des documentaires sur les luttes sociales & écologiques ainsi que des pièces sonores. Des podcasts, régulièrement diffusés dans le tissu des radios associatives. L’ensemble des contenus ont toujours été en accès libre, et le resteront. Mais, parce qu’il devient de plus en plus difficile de dérober du temps au temps du travail, parce que la société n’a jamais été autant obsédée par la rentabilité de ce qu’elle produit et que nous ne produiront jamais rien de rentable par volonté, parce que nous ne seront jamais des courtisans, d’aucun monde, d’aucune classe, d’aucun prestige, nous avons besoin de votre soutien – si minime soit-il, pour poursuivre ce travail de fabrication et de publication.

Merci à celles et ceux qui nous soutiennent. Fabiana Bartuccelli / Nicolas Diétrie / Sarah Dulaurier / Revue Gruppen / Revue La Tête et les Cornes / Christian Barani / Benjamain Fouché / Gérard Mayen / Alexandre Castant / Aris Papathéodorou / Nicolas Bole / Expérience poétique / Editions Kasemate / Patricia Tutoy / David Bernagout / Justine Gensse / Claire Longuet / Sandra Forestier / Vincent Torres / Michaël Garcia / Amandine Wallon / Anna Carlier

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Réalisée par Amandine André et Emmanuel Moreira

Nous remercions Bernardo Montet pour son soutien, ses encouragements et sa confiance lorsqu’il était directeur du centre chorégraphique national de Tours (2003 – 2011). Soutien, encouragements et confiance sans lesquels ce travail n’aurait pas vu le jour.

///////////////// Echos

— Médiapart.fr

Communauté avouable, Patrice Beray in Médiapart, 19 avril 2012

Foisonnant polyèdre sur les arts dans la société animé par Emmanuel Moreira et Amandine André, le site numérique La vie manifeste propose dans sa dernière mise en ligne le regard critique de Jean-Luc Nancy sur La Communauté inavouable de Maurice Blanchot.
Depuis peu il se produit, et on le doit à de nouvelles générations, de vivifiants retours sur les décennies 1970-80 menés comme autant d’introspections complices par ceux que n’effraient pas les germinations singulières, à intervalle de temps long, des expériences créatrices.
En fait de retour, en la circonstance, nul autre ne serait mieux autorisé que Jean-Luc Nancy à revenir sur cet essai fameux de Blanchot puisque c’est à un de ses propres textes, « La communauté désœuvrée », que l’auteur de L’Entretien infini avait ainsi voulu répondre. L’auditeur, car il s’agit d’un entretien audio, découvrira ou se trouvera confirmé dans les positions respectives des deux auteurs, inconciliables quant à l’idée de « communauté », dont Nancy reste, à l’exception de celle formée par les amants, un irréductible objecteur.
Ce cantonnement d’un commun qui « fasse œuvre de lui-même », autoréalisateur, à la finitude, à la mort par Nancy a peut-être suscité les plus beaux passages de La Communauté inavouable comme réminiscences d’un autre livre de Blanchot, Le Pas au-delà, en forme d’adresse à autrui, à « celui qui mourant se heurte à l’impossibilité de mourir au présent. Ne meurs pas maintenant ; qu’il n’y ait pas de maintenant pour mourir ». On appréciera sans aucun doute que Nancy s’y livre sans concessions pour lui-même à un examen critique de la genèse de cette communauté in fine pesamment « inavouable » filée par Blanchot.
Mais l’entretien vaut aussi pour le témoignage de Nancy convoquant Lacoue-Labarthe sur ce qu’il faut bien nommer une modernité négative (revendiquée comme telle dans ces années-là par le poète Emmanuel Hocquard par exemple), issue de l’après-Mai 68, qui s’est propagée des théories de la littérature aux pratiques artistiques, favorisant parfois à leur insu la primauté des lectures formelles, reléguant sans coup férir à la marge tout rapport débordant à la prodigalité de l’existence en art.
« La Grille est un moment terrible pour la sensibilité, la matière », avait averti Artaud dans Le Pèse-Nerfs. Et cela advint dans les lettres sur l’air si peu innocent d’« on ne peut plus ne pas savoir ». Car c’est un principe moral, après Auschwitz, qui s’est institué en vertu esthétique, faisant la chasse à l’image (haut fait surréaliste) dans la hantise de la figure perçue comme totalitaire. Bien des pans de la poésie française, mais aussi de la narration, ont été immergés par cette vague, ce reflux du « sujet » dans l’apurement de la langue, en une écriture dite « blanche ». Les positions antilyriques qui s’en nourrirent restent d’autant plus problématiques dans la saisie d’un hypothétique sens commun qu’elles se sont privées dans le même temps de tout pouvoir dans l’épopée, dans la relation de l’existence.
Phénoménologue, Jean-Luc Nancy pour sa part n’en met pas moins sur la voie de cet élément commun, constitutif de l’art qui adresse autrui à travers l’histoire d’un être qui se raconte. Dès lors, à condition de sortir de l’idée même de « communauté négative », de ce legs des années 1970-80, il ne serait donc plus tout à fait interdit de percevoir l’art comme une histoire qui s’invente, puisqu’on peut y relier directement, sans « grille » ni filtre a priori formel et moral, l’expérience sensible de l’extériorité absolue d’autrui et du monde.
Ce sont tous ces angles de perception que La vie manifeste à sa façon foisonnante s’emploie à faire jouer sur son polyèdre, à la fois radio et support numérique tissé d’entretiens philosophiques, politiques, de théâtre et de danse, actes et textes de création, comme autant de faces expérimentales.
En écoutant la dernière partie de l’entretien avec Jean-Luc Nancy sur « le politique », on aura à l’esprit que les lieux publics de la cité tendent moins ces jours-ci à figurer une sombre machinerie destinale, comme si les places, les allées et esplanades empruntaient quelque apparat d’urbanité aux discours politiques de circonstance. À ceux du moins qui creusent un peu, sous les filets rhétoriques, jusqu’à trouver la trame, l’organisation sociale (éducation, santé, travail…), ceux encore, les mêmes, qui essaient de s’élever, faisant mine d’englober dans leur diversité les comportements sociétaux d’ordinaire voués à la caricature ou aux canaux de la vie privée.
De la sorte, on se déclarera envers et contre tout d’une communauté avouable.

Patrice Beray

— Mouvement

Une radio, des multiples, in Mouvement, n° 59, avril – juin 2011
Sur le net, la revue radiophonique A Bout de souffle donne voix à la pensée contemporaine

A Bout de souffle. Joli nom, évidemment godardien, pour une radio qui ne s’écoute pas à la radio, mais sur la Toile. Un espace multiple dans lequel se mêlent sons, textes, images, vidéos. Une webradio à fenêtres, qui vient de migrer de la plateforme des audioblogs d’Arteradio vers le blog La vie manifeste. Cet « espace multiple » est animé par Amandine André et Emmanuel Moreira, d’indisciplinés pluriactifs : dans un passé récent, ils ont oeuvré à la création d’une radio pour le Centre chorégraphique national de Tours, ont constitué une « résidence de spectateurs » au festival de danse On marche, à Marrakech, et s’apprêtent à partager, avec quinze chorégraphes, desstationnements autorisés, du 17 au 23 juillet prochains, à Chinon. Sur A Bout de Souffle, le dernier entretien mis en ligne chemine dans les textes et la pensée de Michel Surya, fondateur de l’excellente et essentielle revue Lignes : « La vitesse et sa possibilité d’accélération permettent que les choses se tiennent ensemble ; qu’elles se tiennent ensemble est ce que Michel Surya appelle la pensée. La pensée n’exclut ni la chose littéraire ni la chose philosophique, elle est le mouvement obtenu par cette vitesse. La pensée est ce qui fait que ce qu’un texte porte en lui de littérature, de politique, de philosophique, soit ensemble, c’est-à-dire que ce qui appartenait à un genre puisse être seul ensemble. »
Dominique Vernis, in Mouvement, n° 59, avril – juin 2011

la vie manifeste diffuse ses productions, autant qu’elle le peut, sous licence creative commons, (CC BY_NC_SA).

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