© Image Alexis Delanoue. All rights reserved.

Willy Blix, marionnetiste performeur

Sous la pluie et dans la nuit, nous nous sommes rendus aux Projet 244, à Tours. Willy Rousseau nous y attendait, il n’était pas seul car, Willy, c’est un groupe à lui tout seul. Le projet MOP nous intéresse à double titre : La figure de l’automate, qui nous rappelle la nouvelle fantastique d’Hoffmann, L’homme au sable. Derrière ce projet il y a des heures, innombrables, de travail (travail du métal, de dessin, de musique, de récup’, d’électricité…). Il y a aussi un mois de salaire claqué dans un outils précieux : le chalumeau. Et puis le travail pour se nourrir, se loger. Un quotidien précaire qui tisse autour de lui une fabrique esthétique, une dimension sensible. Une batterie anthropomorphe, surfaces planes sur lesquels des doigts de métal viennent frapper la matière. Skyla : musicienne branchée à sa guitare et reliée aux machines. Sa tête tourne et nous tentons encore d’accrocher ce qu’elle voit de nous. Sa bouche s’ouvre et se prête au chant enregistré de Cécilia Ribault. Willy, savant fou, active ses automates, cherche la ritournelle. Les marionnettes s’animent et vibrent au rythme de l’improvisation. Le savant fou finit par devenir la bête qu’il a créé : recouvrant son visage du masque de l’insecte musical, son bras comme une prothèse musicale.
Dans un hangar, toujours il relance sa machine désirante ou plutôt elle le relance toujours, même quand, ayant accumulé trop de galères, il est tout proche d’abandonner : toujours à bout de souffle mais sans qu’il ne se coupe jamais, dans son coin et sans tunes il bidouille, fabrique et agence son univers, avec la fragilité et la fraîcheur de l’autodidacte.

willyblix.mp3 – 55mn

Myspace Willy Blix